"Dahmer a commencé en torturant des animaux": Jeremstar et un matador s'écharpent sur la corrida

Un débat houleux, Jeremstar, influenceur interpellé il y a quelques jours après s’être introduit dans les arènes de Nîmes pour demander l’interdiction de la corrida, était présent ce lundi sur le plateau des Grandes Gueules. Face à lui, Marc Serrano, matador et président de l’association des matadors de taureau français et Yannis Ezziadi, auteur de Minotaures, voyage au cœur de la corrida.
L'irruption de l'influenceur sur la piste après la mort du taureau est inutile juge le matador sur RMC et RMC Story: "Ça ne sert à rien. C’est un geste de hooligan et ce sera jugé comme ça", assure Marc Serrano. "Vous allez au concert de Madonna vous dites 'Fuck Madonna', vous êtes virés. Vous allez à un match du PSG vous dites 'fuck PSG', vous êtes sortis. Et les arènes sont pleines, c'est toujours aussi populaire", se félicite le matador.
Une entrée en matière qui a vivement fait réagir Jeremstar: "Les pro-corridas ont toujours des propos dévalorisants et si les arènes sont pleines, c’est parce qu’il y a beaucoup d’invités et de subventions. Je pense que les gens viennent sans savoir ce qu’il s'y passe", croit savoir l'influenceur.
"Ce qui me choque, c’est que sous couvert de tradition, comme l’excision, l’esclavage, ou les gladiateurs, on légitime de massacrer des taureaux. On a évolué avec les traditions, sauf eux apparemment", lance-t-il à l'attention des aficionados et des matadors.
"Il faut interdire les corridas"
"Il faut interdire les corridas tout court et d’abord aux enfants, je rappelle que Jeffrey Dahmer (tueur en série américain, ndlr) a commencé en tuant des animaux", ajoute Jeremstar.
"On nous dit que sans la corrida, les taureaux auraient disparu mais il ne vaut mieux pas naître", conclut l'influenceur.
Les anti-corridas dénoncent aussi un combat inégal entre un taureau qui meurt systématiquement à la fin et un toréador armé qui peut être aidé. Une accusation infondée pour Marc Serrano: "J’ai des amis qui sont morts, j’ai pris 7 coups de corne", et si le taureau -ou le matador- meurt à la fin "c’est la loi de la jungle", défend-il.
Des propos qui scandalisent l'enseignant et animaliste Barbara Lefebvre: "La divergence est telle qu’il ne peut pas y avoir de débat. Ils pensent qu’ils peuvent se divertir dans la violence. Notre point de vue c’est celui d’une vie, individuelle, qui mérite d’être vécue", conclut-elle.