1er-Mai: les jours fériés imposent-ils une "dictature des ponts" sur l'économie et l'éducation?

Qui dit mois de mai dit jours fériés. Et avec eux, les fameux ponts, bonheur des parents et des enfants, cauchemar des enseignants. Car si certains salariés peuvent poser des jours où se voient même accorder un congé en plus ces vendredi 2 et 9 mai, les écoliers eux, ont école! Mais nombre d'entre eux privilégient l'école buissonnière.
Au grand dam donc des enseignants qui ont parfois l'impression d'être le dindon de la farce: "Je travaille pour l'Éducation nationale, pas pour la garderie nationale", s'énerve ce mercredi sur le plateau d'Estelle Midi Grégory, directeur d'école.
"On est dans un pays où le goût de l'effort n'existe plus, il ne faudra pas venir pleurer quand on sera nul au classement Pisa".
Fred Hermel, qui assure n'avoir jamais loupé un jour de cours pour des vacances, partage le même avis: "L'école c'est un cadeau et il ne faudra pas râler quand les profs ne seront pas remplacés quand ils sont malades".
L’école est pourtant obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans et tout manquement à cette obligation doit être justifié et "légitime", aux yeux du Code de l’éducation. Les "seuls motifs réputés légitimes" pour une absence sont une maladie de l’enfant, une maladie transmissible ou contagieuse d’un membre de la famille, un problème de transport justifié, une réunion solennelle de famille ou lorsqu’un enfant suit ses représentants légaux lors d’un déplacement en dehors des vacances scolaires. Un dernier motif pas très explicite qui peut ouvrir la porte à bien des excuses.
"Insupportable"
Les ponts de mai ne pénalisent pas que les enseignants, ils seraient aussi néfastes pour l'économie: "On est dans la dictature des ponts", peste sur le plateau des Grandes Gueules l'agriculteur Didier Giraud. "Pour ceux qui entreprennent, c'est une cata, il n'y aucune administration, on empêche les gens de travailler, comme les boulangers et les fleuristes, c'est insupportable".
"Les jours de travail en moins, ça fait environ 10 milliards d'euros de PIB perdu au mois de mai. Pour les PME, ça va être compliqué", prévient l'économiste Marc Touati sur RMC et RMC Story.