Agression raciste ou chute accidentelle? Un proviseur menacé de mort après les graves blessures d'une élève

Son adresse a été diffusée sur les réseaux sociaux. Et depuis, le proviseur du collège privé catholique Le Rocher, à Chambéry, reçoit d’innombrables menaces de mort. Son avocat, Me Pierre Perez, les répertorie toutes: "Il y a des mails, il y a des courriers, il y a des appels téléphoniques. C’est quelqu’un qui est très affecté, qui a peur pour sa famille".
La raison? Depuis la semaine dernière, la mère d’Anna-Chloé, une élève du collège, dénonce le harcèlement et les attaques racistes que subit sa fille. Elle affirme qu’elle a été récemment violemment poussée dans la cour de son collège, à Chambéry. Une chute grave qui lui a valu un passage à l’hôpital et de nombreux points de suture autour de l'œil gauche et sur le nez.
Mais le procureur de Chambéry dément cette version. L'enquête établit qu’Anna-Chloé était en fait en retard en cours, qu’elle s’est dépêchée et a chuté, seule, violemment, sur un banc puis au sol.
"C'est exactement ce qu'il s’est passé dans l’affaire Paty"
Malgré tout, l’emballement ne retombe pas et le proviseur du collège est désormais pris pour cible, accusé de ne pas avoir agi pour mettre fin au harcèlement que dénonce la mère de l'enfant. Et celle-ci est allée jusqu'à diffuser l'adresse du proviseur. L'avocat de ce dernier doit déposer plainte contre la parent d'élève pour dénonciation calomnieuse et incitation à la haine et à la violence.
L'ampleur prise par cette affaire inquiète aussi les autorités qui ont décidé de placer le directeur sous la protection des gendarmes, 24 heures sur 24. L'avocat du proviseur fait même un parallèle avec l’assassinat de Samuel Paty, ce prof d’histoire tué en octobre 2020 par un terroriste islamiste: "Donner l’adresse privée du directeur pour qu’on aille lui demander des comptes directement à lui et à sa famille, c’est exactement ce qui s’est passé dans l’affaire Paty. Il suffirait d’un illuminé qui viendrait frapper le directeur ou un membre de sa famille".
L'avocat du proviseur affirme que l’agression d’Anna-Chloé a été inventée par sa mère, et qu'il n'a jamais reçu d'alerte sur un quelconque harcèlement. La mère d'Anna-Chloé doit s’exprimer ce mardi lors d’une conférence de presse.
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