Amélie Oudéa-Castéra "nous a menti": les enseignants en grève défient une ministre fragilisée

"Je fais grève pour la première fois de ma carrière". Comme Mathieu Lamonerie, ils seront nombreux, enseignants, ce jeudi, à rejoindre le mouvement gréviste pour la première fois. Le principal syndicat du primaire, FSU-SNUIPP, annonce 40% de grévistes en moyenne et 130 écoles seront fermées à Paris sur 638.
Cette grève est notamment une conséquence des propos d'Amélie Oudéa-Castéra et à l'affaire Stanislas. "J'ai été particulièrement choqué par ses propos lors de sa prise de fonction. Elle nous a carrément menti", se désole Mathieu Lamonerie, enseignant et directeur d'école à Tours.
"C'est inadmissible de la part d'une ministre", enchaîne-t-il.
Même chose pour Anne Michel, professeure en maternelle dans l'Hérault: "On parle de l'absence des enseignants, rien que ça, ça fait mal de l'entendre quand on sait qu'on fait notre maximum. Déjà, dès le départ il y a de la déconsidération."
La ministre avait justifié l'inscription de ses enfants dans le privé par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public. Des propos qui lui avaient valu des accusations de "mensonges" de la part du journal Libération.
Trois ministres en moins d'un an
Amélie Oudéa-Castéra est la troisième ministre de l'Éducation en moins d'un an. Ce changement permanent est dénoncé par les grévistes. "L'école compte si peu pour qu'on puisse se permettre de lui changer en permanence ses pilotes, de dire tout et n'importe quoi ? C'est vraiment ce ressenti qui a incité cette volonté de dire stop", déplore Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa.
Leur message sera porté jusque sous les fenêtres du ministère de l'Éducation nationale, point d'arrivée de la manifestation parisienne ce jeudi après-midi.