Bagues connectées, kits espions... la triche au baccalauréat est de plus en plus connectée

Il est loin le temps des "Sous-doués passent le bac", avec la feuille pliée en douze que l'on cache discrètement dans la trousse ou dans la chaussure. Aujourd’hui la triche est connectée et cela doit alerter l’Éducation nationale. Certes, elle a pris des mesures contre les smartphones et les montres connectées censées rester dans les sacs, éteints. Il y a même, maintenant, des détecteurs de smartphones, placés dans certains centres d’examens.
Le problème c’est que l'Éducation nationale mise seulement sur la peur du gendarme: on ne sait pas combien il y a de détecteurs installés -vraisemblablement très peu- ni où ils sont installés. Il serait beaucoup plus efficace d’avoir des brouilleurs comme dans certains pays, mais ce n’est pas prévu pour le moment.
La discrétion avant tout
Surtout, il y a beaucoup plus discret que les smartphones. Certaines de ces montres ont été spécifiquement conçues pour la triche, on appelle ça des "cheat watch", elles ressemblent à des montres normales. On les trouve pour une cinquantaine d’euros sur internet. Vous avez juste à faire semblant de regarder l’heure et vous avez toutes les informations sur l’allégorie de la caverne de Platon ou la Seconde Guerre mondiale directement au poignet.
Plus discret encore: des bagues connectées, que les surveillants ne vont pas toujours penser à surveiller. Elles fonctionnent sur le même principe que la montre, avec la possibilité de communiquer avec un complice à l’extérieur.
Des accessoires très accessibles en ligne
Autre possibilité: les "kits espions", trouvables très facilement sur internet: il s'agit d'un matériel qui pourrait aussi bien servir à un détective privé qu’à un tricheur professionnel, notamment des oreillettes quasiment invisibles et qui peuvent être reliées en bluetooth, soit à un lecteur mp3, soit à un smartphone. Elles peuvent vous permettre de discuter très discrètement avec un complice situé à l’extérieur.
De même, la casquette avec écouteurs intégrés à conduction osseuse, qui permet de dialoguer avec un complice hors de la salle. On peut même aller jusqu’à des lunettes connectées qui filment en direct ce qui se trouve dans votre champ de vision. On prend en photo les questions de l’examen, les envoie à un complice à l’extérieur, qui peut donner les réponses via des écouteurs intégrés, par conduction osseuse. Pour l’instant ces lunettes sont encore volumineuses, mais à terme, ce genre de technologie pourrait s’intégrer dans des lunettes de vue tout à fait normales, voire dans des lentilles. Il sera alors très compliqué de savoir qu’on est en train de tricher.
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Des sanctions lourdes
En revanche, tricher à l'aide d'une calculatrice programmable, sur laquelle on enregistre tous ses cours, ce n’est plus possible. Depuis 2020, les seules calculatrices autorisées doivent avoir un mode examen. On appuie sur un bouton, et tout ce qui est enregistré dans la mémoire est automatiquement bloqué. Une petite diode se met à clignoter, et l’examinateur sait immédiatement si vous trichez ou pas.
En cas de fraude, les sanctions sont lourdes avec l'interdiction de participer à un examen de l’Éducation nationale pendant cinq ans et interdiction de s’inscrire à un établissement du supérieur.