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Baisse des APL: "5 euros, c’est une journée de plus sans manger"

La Caisse d'Allocations Familiales du Pas de Calais, le 15 avril 2015.

La Caisse d'Allocations Familiales du Pas de Calais, le 15 avril 2015. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les aides au logement vont baisser de cinq euros par mois à partir d'octobre. Parmi les principaux concernés par cette mesure, les étudiants sont 800.000 à bénéficier aujourd'hui des APL. Syndicats et étudiants s'indignent de cette annonce.

Six millions et demi de Français sont concernés. Le gouvernement a annoncé une baisse progressive des aides au logement, de cinq euros par mois et par ménage à compter du mois d'octobre. Une mesure qui devrait permettre à l'État de réaliser une économie mensuelle de 32,5 millions d'euros, alors que les allocations personnalisées au logement (APL) et les allocations de logement familiales (ALF) représentent un coût de 18 milliards d'euros au pays.

"Ça me choque"

Les étudiants, qui sont aujourd'hui 800.000 à bénéficier de cette aide, vont être particulièrement impactés par cette mesure. C'est le cas de Jessica, âgée de 19 ans. Cette étudiante en droit à Bordeaux, qui s'apprête à prendre quelques jours de vacances après avoir terminé son job d'été, a le moral à zéro.

"Moi ça me choque. Nous les étudiants nous sommes dans une très grande précarité, alors en plus si on nous supprime nos aides, c'est très compliqué de voir l'avenir", s'inquiète-t-elle.

"Un étudiant sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté"

Un scandale pour Tommy Veyrat, vice-président en charge des politiques jeunesse à la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes):

“Aujourd’hui le logement est le premier poste de dépense des étudiants, aux alentours de 50%. Donc baisser les aides au logement c’est impacter directement la capacité des étudiants à faire des études en les tapant au portefeuille", constate-t-il.
"Il y a un étudiant sur quatre qui vit en dessous du seuil de pauvreté aujourd’hui. Et 5 euros souvent c’est beaucoup plus que ce avec quoi vivent les étudiants pour une journée", s'offusque-t-il. "On croise régulièrement dans les services sociaux des étudiants qui vivent avec 3 euros par jour ou moins. Donc 5 euros c’est une journée de plus sans manger.

"Complètement incohérent"

Une impression partagée par le président du syndicat Promotion et défense des étudiants, Quentin Panissot, qui voit en plus dans cette mesure un mauvais signal envoyé par le gouvernement:

"Peu importe le montant au final, ça vient entailler un budget extrêmement faible. Nous, nous trouvons ça complètement incohérent d'un jour annoncer un soutien aux étudiants en gelant les inscriptions et les tickets U, et le lendemain de couper dans les APL", s'étonne-t-il.
Férouse Mansour avec Céline Penicaud