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"Ça va être abominable": pourquoi les syndicats s'opposent aux "groupes de niveau" au collège

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L'arrêté sur la mise en place des "groupes de besoins" a été publié dimanche au Journal officiel. Une mesure qui est loin de faire l'unanimité dans les écoles et dans les rangs des syndicats de parents d'élèves et d'enseignants.

Les cours de mathématiques et de français au collège auront lieu la majorité du temps en groupes, et non plus en classe entière. L'arrêté, publié dimanche au Journal officiel, prévoit des groupes "en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs".

Chaque établissement scolaire aura le droit de s'organiser comme il le souhaite. Problème, pour le syndicat majoritaire du second degré, le SNES-FSU, les collèges manquent de moyens pour mettre en place ces groupes.

"Absolument abominable"

Un avis partagé par Jean-Rémi Girard, professeur de français et président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (Snalc): "Le problème, c'est qu'il n'y a pas les moyens horaires et dans un certain nombre de cas, pas les moyens humains non plus pour les mettre en place à la rentrée. Le ministère n'a pas du tout réfléchi aux contraintes organisationnelles que ça allait faire peser sur les collèges".

"Ça va être absolument abominable dans certains établissements. Beaucoup de collèges sont en train de supprimer des groupes en science ou en langue", se désole-t-il.

Invité de Charles Matin, sur RMC et RMC Story ce lundi, Jean-Rémi Girard n'est "pas contre l'idée" de créer des groupes en "effectif très réduit" pour les élèves en difficulté. En revanche, il déplore le fait que des établissements "se retrouvent à faire des groupes avec des élèves qui n'ont pas besoin d'être en groupe."

L'invité de Charles Matin : Les "groupes de niveau" feront leur rentrée en septembre - 18/03
L'invité de Charles Matin : Les "groupes de niveau" feront leur rentrée en septembre - 18/03
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Le SNES-FSU dénonce, de son côté, un non-sens pédagogique. 2.300 professeurs vont être embauchés pour assurer la mise en place de ces groupes. Un chiffre largement insuffisant pour l'ensemble des syndicats, qui promettent de se mobiliser rapidement. Les représentants de parents d'élèves ont annoncé se mobiliser dès cette semaine.

Ces groupes, très controversés et décriés seront mis en place dès la rentrée prochaine en 6ème et en 5ème. Ce sera ensuite au tour des élèves de 4ème et 3ème en 2025.

Mahauld Becker-Granier (avec T.R.C)