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Groupes de niveau au collège: comment ça marche?

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Au cœur des débats entre syndicats et gouvernement, le terme de "groupes de niveau" n'apparaît plus dans l'arrêté publié dimanche au Journal officiel à ce sujet. Mais Gabriel Attal utilise toujours ce terme, auquel les syndicats sont fortement opposés.

L'arrêté sur les groupes de niveau au collège a été publié dimanche au Journal officiel. Dès la rentrée prochaine les élèves seront répartis en Français et en mathématiques, dans différents groupes en fonction de leurs compétences. La formulation ne reprend pas le terme "groupes de niveau" mais "groupes constitués en fonction des besoins des élèves.

Comment les élèves sont-ils répartis ?

Les élèves des collèges seront bien séparés en plusieurs groupes dans les deux matières principales, les mathématiques et le français. Il n'y aura pas de tri social affirme Nicole Belloubet: il n’y aura pas les bons et les mauvais. 

Mais le texte parle bien des élèves en difficulté: "les groupes d'élèves les plus en difficulté bénéficient d'effectifs réduits", indique l'arrêté. Il y aura donc bien un groupe de bons et un groupe de moins bons, voire un troisième groupe pour les moyens. La répartition se fera en fonction "des besoins des élèves" qui seront identifiés par les enseignants.

Ces mesures "entrent en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième et à compter de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième", précise l'arrêté, publié dimanche.

Peut-on changer de groupe ?

On pourra cependant changer de groupe. La ministre de l'Éducation a introduit la notion de “souplesse”, c'est-à-dire que les élèves pourront passer d’un groupe à l’autre en cours d’année. Pour cela, les enseignants pourront réunir les élèves en classe entière: "Afin de garantir la cohérence des progressions pédagogiques des différents groupes, les élèves peuvent être, pour une ou plusieurs périodes, un à dix semaines dans l'année, regroupés".

Cette disposition, qui a pour but de "tenir compte de la progression et des besoins des élèves", n'était pas dans le projet initial imaginé par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation.

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Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : Des groupes de niveau en classe dès la rentrée prochaine - 18/03
3:20

Des tensions ministérielles?

Ce dernier avait, lui, parlé de "groupes de niveau" en décembre. Un terme auquel il tient. La semaine dernière, Nicole Belloubet avait annoncé aux syndicats, qui affirment qu'enseignants, chefs d'établissements et inspecteurs sont contre, que cette formulation n’était pas retenue.

Lorsque Amélie Oudéa-Castéra était ministre de l’Éducation, les groupes de niveaux ont fait l’objet de deux mouvements de grèves. Si bien que lorsque Nicole Belloubet a été nommée à sa place, elle s’est bien gardée, dès le premier jour, d’employer ce mot. Elle a préféré parler de groupes de besoins. En réalité, la différence entre les deux est assez faible. On joue un peu sur les mots pour ne pas fâcher les syndicats.

D'autant que Gabriel Attal soutient l'appellation la jugeant beaucoup plus clair pour les parents. Dimanche après-midi, dans un tweet, le Premier ministre a même écrit triomphant: "Je m’y étais engagé auprès de nos élèves et de nos profs. Ce matin, publication au Journal officiel du texte sur les groupes de niveau".

En clair, le premier ministre assure que c’est bien son projet de groupe de niveau qui va s’appliquer à la rentrée, même si Nicole Belloubet avait dit le contraire aux syndicats. Tout cela donne l’impression qu’il y a deux ministres rue de Grenelle. Ce qui ne va pas stopper la colère des syndicats.

Nicolas Poincaré (avec T.R.C.)