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Caméras à reconnaissance faciale au lycée: sécurité ou espionnage?

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A partir du mois de janvier, deux lycées de la région Provence Alpes-Côte d’Azur, un à Nice et un à Marseille, pourraient utiliser des caméras à reconnaissance faciale si l’Éducation nationale et la CNIL donnent leur feu vert. RMC s'est rendue dans un de ces lycées, à Nice.

Enlever votre capuche et montrer votre visage! A partir du mois de janvier, deux lycées de la région Provence Alpes-Côte d’Azur, un à Nice et un à Marseille, pourraient utiliser des caméras à reconnaissance faciale si l’Éducation nationale et la CNIL donnent leur feu vert. Installées à l’entrée de l’établissement, ces caméras pourront identifier en quelques instants les élèves et le personnel encadrant grâce à une base de données. Cette base permettra de comparer les photos enregistrées en amont et l’apparence des visiteurs. Si un intrus essaie de pénétrer sans autorisation, une alerte sera envoyée au personnel en charge de la surveillance.

Ce qui est avant tout présenté comme une utilisation sécuritaire ne rassure pas tout le monde, comme l'a constaté RMC au lycée Les Eucalyptus, à Nice, l'un des deux établissements concernés par cette expérimentation. Nicolas, élève en BTS, avoue que la vigilance baissait au fil des mois. Alors la reconnaissance faciale, il y est plutôt favorable! "Avec les attentats, on a toujours un peu peur qu'il arrive un truc dans une école ou en dehors. C'est à double tranchant, on a le sentiment d'être en sécurité mais aussi d'être observé tout le temps", note-t-il toutefois.

"Ça ôte pas mal de liberté"

Cette façon d'être scruté, c'est justement ce qui dérange Pascale Bani, mère d’un élève de terminale, formellement opposée à ces caméras. "On va relever des données physiques sur nos enfants qui vont être stockées. Et ensuite des informations sur leurs allers et venues dans le lycée: leurs horaires de rentrée, de sortie, avec qui ils sont… Ça ôte pas mal de liberté je trouve. En tout cas, en tant que parent d'élève ça ne me rassure pas du tout".

Aucune vidéo ne sera conservée au-delà de 10 jours, assure Renaud Muselier. Selon le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces caméras sont un vrai plus pour la sécurité des élèves. Il vante le "système automatique qui fera gagner du temps et de la sécurité". En plus de ces caméras, des médiateurs pourraient être embauchés pour lutter contre la délinquance.

P. G. avec Kelly Vargin