Changer le nom des vacances: "Pas une priorité, certes, mais un symbole important", estime la FCPE

Faut-il renommer les vacances de la Toussaint et de Noël? C'est en tout cas le souhait du Conseil supérieur de l'éducation, une instance consultative qui a voté mercredi, à 44 voix pour face à seulement 7 contre, en faveur d'un changement de nom des vacances scolaires pour en retirer le caractère religieux.
A l'origine de ce vote consultatif, il y a le syndicat majoritaire dans les écoles maternelles et primaires le SNUIPP-FSU qui propose d'employer des noms de vacances plus neutres, de les laïciser. Pour l'instant, pas question de revenir sur les noms de ces vacances, mais dans les écoles, cette proposition divise.
"Je ne vois pas en quoi ces noms pourraient choquer"
A la sortie des classes devant cette école catholique du Sud de Paris, l'idée surprend. Sophie est mère de trois enfants, pour elle pas question de toucher à la Toussaint et à Noël. "C’est la tradition de la France d’être catholique. Je ne vois pas en quoi ça pourrait choquer d’autres personnes de garder ces noms de fête. Je ne trouve pas que ce soit une bonne idée", souligne-t-elle.
Dans ce quartier beaucoup de parents n'ont pas d'avis sur la question. Maïmouna voit dans ce changement de noms des vacances, une évolution logique des choses. "Ça ne me dérange pas d’avoir des noms chrétiens, mais après c’est vrai que pour l’inclusivité c’est mieux. Il n’y a pas que des chrétiens en France, il y a de tout. Donc je pense que c’est une bonne idée", pointe-t-elle.
"Un symbole important qui rappelle la laïcité de la République", juge la FCPE
Vacances d'automne et de fin d'année, plutôt que vacances de la Toussaint et de Noël. C'est ce que propose Aurélie Gagnier, co-secrétaire générale du syndicat enseignant FSU-SNUIPP. “Pour nous les vacances d’automne, non seulement, c’est un langage qui est pratiqué couramment, mais en plus, ça permet de faire du commun. Il n’est pas question de froisser une quelconque communauté, mais il nous semble que c’est d’une autre époque”, souligne-t-elle.
Pour Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE, première fédération de parents-d'élèves, il n’y a pas d’urgence, mais c’est un symbole.
“Ce n’est peut-être pas une priorité mais c’est un symbole important qui rappelle la laïcité de la République", juge-t-il.
Il estime qu'il y a eu un "glissement sémantique avec les vacances d’automne qui sont devenues les vacances de Toussaint et celles de fin d’année, qui sont devenues celles de Noël", même si l'origine exacte de l'appellation n'est encore tout à fait claire.
“On a régulièrement des messages de personnes qui s’étonnent effectivement des nominations du calendrier scolaire et qui nous demandent d’intervenir pour qu’on soit dans un respect strict de la laïcité”, assure-t-il.
Contacté par RMC, le ministère de l'Éducation nationale rappelle que le conseil supérieur de l'éducation, lors duquel a été voté cet amendement, émet des avis consultatifs. Pour la ministre démissionnaire Élisabeth Borne, ce changement de nom n'est pas une question qui se pose pour le moment.