Coefficient faible, nombre d'heures insuffisant: les alertes des profs sur le retour des maths au bac

"Redonner aux élèves le goût des mathématiques." Alors que les tous les élèves de première passent, ce vendredi, leur épreuve anticipée du bac de français, le gouvernement a annoncé le retour d'une épreuve anticipée de mathématiques pour les filières générales et technologiques.
Tous les élèves de première de ces dernières devront passer cette nouvelle épreuve à partir de l'an prochain, qu'ils aient choisi la spécialité maths ou non. Cette mesure fait partie du plan pour l'orientation, dévoilé la semaine dernière par la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne.
Concrètement, tous les élèves de première auront un enseignement de mathématique d'une heure et demie obligatoire chaque semaine pour s'y préparer. La matière avait subi un grand manque d'intérêt de la part des élèves en raison de l'absence d'examen. Le gouvernement espère que la pression de l'examen poussera les élèves à travailler les maths dès la seconde.
"Peut-être que ses élèves qu'on va réussir à accrocher en seconde en les motivant par cette épreuve de bac vont, après, choisir la spécialité mathématiques en première", espère Frédéric Brossard, enseignant à Paris.
Un coefficient trop faible
Ce dernier juge, par contre, le coefficient 2 trop faible pour être vraiment motivant. Tout comme Mélanie Guenais, professeure membre du Collectif Maths et Sciences: "C'est un mauvais signal. Quand on dit que c'est un coefficient qui est cinq fois inférieur à celui du français, ça veut dire que les maths c'est cinq fois moins important."
Les étudiants qui n'ont pas choisi la spécialité maths en première n'auront qu'une heure et demie par semaine. "Il en faudrait 4" pour passer l'épreuve dans de bonnes conditions, affirme Mélanie Guenais. "C'est extrêmement compliqué d'enseigner des choses pour de vrai avec une heure et demi d'enseignement dans une discipline où on doit pratiquer et s'entraîner."
"Ça va provoquer du stress parce que le prof va avoir besoin de finir le programme. Si le programme est trop lourd, ce n'est pas parce qu'il va aller plus vite qu'il va améliorer le niveau des élèves, au contraire il va plutôt les dégoûter", conclut la membre du collectif Maths et Sciences.