Comment impliquer davantage les pères dans l'éducation? "Si on ne force pas la parité, elle ne viendra pas"

Il y a urgence à impliquer les pères dans l'éducation des enfants. C'est ce qu'estime la Commission sur la parentalité qui a rendu son rapport jeudi à la ministre du Travail, de la Santé et de la Famille Catherine Vautrin. Au menu, 40 propositions notamment pour que les pères jouent leur rôle, notamment à l'école alors que ce sont les mères qui supportent la charge mentale dans le milieu scolaire.
"Que les pères jouent leur rôle", appelle ce vendredi sur RMC et RMC Story Hélène Roques, coprésidente de la commission sur la parentalité et fondatrice de Notre Avenir pour tous.
"On est passé de 'que fait la police?' à 'où sont les pères?'. Le suivi des enfants à l'école, c'est extrêmement important et il se fait essentiellement par les mères. Une de nos propositions c'est la parité homme/femme sur les listes de parents d'élèves. Si on ne force pas cette parité, elle ne viendra pas toute seule", insiste-t-elle.
"Quand mon ex-mari a eu la garde alternée, ça a été une catastrophe"
Sylvaine formatrice dans un CFA pendant 38 ans, l'a constaté: "Ce sont essentiellement les mères que nous voyons quand il y a des problèmes. C’est comme s’il y avait une démission, comme si les mères devaient s’occuper des enfants et les pères aller au travail".
Dans sa vie personnelle aussi, elle l'a constaté: "Mon ex-mari ne s'occupait pas beaucoup de l'école, l'éducation et quand on a divorcé, il a eu la garde alternée mais ça a été une catastrophe, il ne savait pas faire, il ne gérait pas du tout et ma fille a voulu revenir à temps plein à la maison".
Numéro vert et demi-journées de congés
La commission sur la parentalité invite aussi les entreprises à offrir 4 demi-journées à leurs salariés pour s'investir dans le temps scolaire et notamment "le suivi scolaire": "Si on avait pris ce genre de mesure il y a 75 ans quand les femmes se sont mises à travailler, peut-être qu'aujourd'hui on ne parlerait pas de parents dépassées et mères dépassées", estime Hélène Rocques qui pense que ces 4 demi-journées, pour la rentrée et pour "récupérer" les 3 bulletins de note de chaque trimestre, impliqueraient davantage les pères.
Outre ces mesures, la Commission parentalité propose la création d'un numéro vert "parents en détresse" et veut densifier les lieux d'accueil parents/enfants: "Ce ne sont pas juste des idées qui sortent de notre chapeau: la Commission composée de magistrats, pédopsychiatres et d'institutions. On a clairement discuté depuis 1 an, on a suffisamment d'éléments", défend Hélène Rocques.
Lancée en 2023 dans la foulée des émeutes et la mort de Nahel, la Commission parentalité avait été présentée par Aurore Bergé, la ministre de la Famille comme une solution face à "un enjeu d'autorité à restaurer".