Contestations de la laïcité : Attal promet des "cellules d’appui", qu’en pensent les enseignants?

La laïcité à l’école est "aujourd’hui plus que jamais menacée". C'est ce qu'affirme le Premier ministre, Gabriel Attal, dans un entretien à l'AFP publié mercredi soir. Alors que le nombre de signalements pour contestation d'enseignement augmente, l'ancien ministre de l'Éducation promet la mise en place de "cellules d'appui pédagogique" pour aider les professeurs qui y sont confrontés. Des cellules "joignables directement par les professeurs".
Ils pourront ensuite se voir proposer un "accompagnement pédagogique avec des professeurs référents" ou encore "une présence physique d'un personnel non-enseignant au sein de la classe, ou la présence physique d'un personnel formé".
Des scènes où des élèves contestent le contenu du cours, Déborah Casquet, professeur d'histoire-géographie en recense beaucoup avec son association "les Clionautes".
“Toutes les questions autour de la liberté d’expression, de la laïcité tout court, la naissance de l’Islam…”, énumère-t-elle.
Une parole des enseignants qui se libére
Et parfois, c'est l'enseignant lui-même qui est visé. “Si vous le faîte alors que vous n’êtes vous-même pas musulmane ou si vous êtes une femme”, indique-t-elle. Face à l'impuissance de certains professeurs, le Premier ministre promet "du soutien". Un contact au rectorat joignable avec des conseils pour aborder certaines séquences du programme. Et dans la salle de classe pour épauler l'enseignant, un deuxième adulte.
“Ça peut être rassurant. Dans quantité de services publics, quand il y a des situations litigieuses, on aime qu’il y ait deux agents”, assure Déborah Casquet.
Cette personne pourrait faire partie des équipes académiques "valeurs de la république".
“Ce qu’on demandait, c’est justement que ces équipes puissent être abondées en moyens. Ce sont des personnels de l’Éducation nationale qui sont formés sur tous les domaines de la laïcité, mais qui ne sont pas forcément déchargés de leur temps de travail selon leur mission”, pointe Marie-Laure Tirelle, déléguée laïcité du syndicat enseignant UNSA.
Elle souligne que la parole des enseignants s'est libérée depuis l'assassinat de leur confrère Samuel Paty il y a trois ans et demi.