Groupes de niveau en 6e et 5e: la mesure de Gabriel Attal risque (déjà) de disparaître

Les groupes de niveau dans les classes de 6e et 5e en français et en mathématiques risquent déjà de disparaître. C'était pourtant l'une des mesures phare de Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Éducation.
Mais un rapport d’inspection de l’Éducation nationale dresse un bilan d’étape très sévère de ce dispositif lancé en septembre dernier avec notamment des écarts qui se creusent entre les meilleurs et les moins bons élèves. Sans compter une désorganisation, des emplois du temps complexes, et des confusions pour les élèves qui sont quelquefois en groupe et d’autres fois en classe.
Pour les élèves de ce collège, ne pas faire partie du même groupe en maths et en français, ça complique l'emploi du temps. Et certains, qui font partie du groupe d'élèves en difficulté, se sentent stigmatisés. “Quand on sortait de la salle, il y avait des élèves de 4e qui disaient qu’on est dans cette classe parce qu’on est bête”, appuie un jeune homme.
Un dispositif revu à la rentrée
Ces élèves en difficulté n’ont d’ailleurs pas amélioré leur niveau selon une prof de maths de l’établissement.
“On peut dire que ça n’a pas du tout porté ses fruits parce qu’on s’est retrouvé avec des élèves en difficulté et peu motivés. L’hétérogénéité ce n’est pas un problème, c’est une chance et ça nous a été retiré et c’est extrêmement dommage”, appuie-t-elle.
Évidemment, ces groupes de besoins aux effectifs réduits permettent aux meilleurs élèves d’avancer plus vite, et aux moins bons d’être plus en confiance et plus visibles aux yeux des enseignants. Mais les professeurs estiment que les élèves les plus faibles, s’ils restent entre eux, ne font aucun progrès et auront beaucoup de mal à raccrocher une classe entière en 4e. Le syndicat enseignant SNES réclame donc "un coup d'arrêt aux groupes de niveau”.
La ministre de l'Éducation Élisabeth Borne va assouplir le dispositif, en attendant "le bilan définitif” à l'automne, pour prendre une décision.