"Il y a de l’électricité, pas comme à Gaza": un prof d'Assas suspendu après des propos "indécents"

Un professeur de l'université d'Assas est accusé d'avoir tenu des propos "d'une nature indécente" après l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël qui a fait au moins 900 morts côté israélien samedi. Des propos qui ont poussé la ministre de l'enseignement supérieur Sylvie Retailleau à réagir et la faculté à le suspendre.
Selon l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), un professeur de l'université de Paris 2-Assas aurait tenu des propos déplacés: "Vous êtes en retard, je vais faire comme la rave", aurait-il lancé à propos de l'attaque du Hamas contre le festival "Tribe of Nova" où au moins 260 personnes ont été tuées samedi matin.
"Il y a de l’électricité ici, c’est pas comme à Gaza", aurait-il également assuré en référence au siège de la bande de Gaza par Israël en représailles aux attaques de samedi. "Il faut des roquettes pour vous réveiller?", aurait-il également dit à des étudiants, toujours selon l'UEJF, qui évoque l'incident dans un post sur X (anciennement Twitter), demandant l'exclusion du professeur incriminé, qui n'est pas nommé.
"Des transgressions intolérables de notre cadre républicain"
Une alerte suffisante pour pousser la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau à réagir: "Nous avons vu ces dernières heures de la part d'associations, de collectifs, parfois d'acteurs de nos établissements, des actions et des propos d'une particulière indécence. L’apologie du terrorisme, l’incitation à la haine, à la violence à la discrimination sont interdites par la loi et doivent être sanctionnées", a-t-elle assuré dans un courrier adressé aux établissements universitaires.
"Elles ne constituent pas des idées mais des transgressions intolérables de notre cadre républicain. Je veux redire la grande fermeté de l'Etat face à de telles dérives", a poursuivi la ministre.
Sylvie Retailleau tient également à rappeler aux chefs d'établissements universitaires qu'il est de leur ressort de prendre "toutes les mesures nécessaires afin de veiller au respect de la loi et des principes républicains".
"De mauvais goût"
Des propos supposés qui étonnent peu ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules": "J’ai fait mes études à Assas et il y avait beaucoup de profs qui faisaient de l’humour et c'était souvent gênant à l'époque, mais peut-être pas autant que ça", rappelle Flora Ghebbali.
"Il y avait souvent déjà à l'époque des dénonciations auprès du président de l'université. Il faut qu’un prof comme ça soit suspendu, c'est vraiment de mauvais goût", ajoute-t-elle.
"On explique aux élèves qu’il y a des blagues qui se font et ne se font pas", rappelle de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre. "J’ai entendu plein d’élèves s’insulter avec des propos racistes. Quand je leur disais qu’ils allaient être suspendus pur ça, ils me disaient que c’était pour rigoler", poursuit-elle.
"Donc si on sanctionne les élèves, les étudiants, on sanctionne aussi les profs. Il faut lui adresser un blâme", appelle l'enseignante sur RMC et RMC Story.
Ce mardi, la direction de l'université d'Assas a annoncé dans un communiqué la suspension du prof incriminé: "L'université condamne fermement et sans réserve ces paroles, incompatibles avec les exigences de notre mission d’enseignement. Après enquête et consultations, l’enseignant concerné a été suspendu à titre conservatoire et temporaire, dans l’intérêt du service".