"Il y a d’autres problèmes à gérer": avant l'expérimentation de l'uniforme, les élèves sont-ils prêts?

Le retour de l'uniforme à l'école se précise. Emmanuel Macron a confirmé lors de sa conférence de presse ce mardi soir qu’une centaine d’établissements étaient prêts à expérimenter une "tenue unique" cette année. Si l’expérimentation est concluante, le chef de l'Etat envisage de la généraliser dès 2026. Un moyen d'effacer "les inégalités entre familles" et de créer "les conditions du respect", estime le président.
Le collège Chape, à Marseille, fait partie des établissements volontaires qui vont expérimenter cette tenue unique. Tout le monde n’est pas enthousiaste, mais les élèves se prêteront au jeu s'il le faut.
Pour le moment, ils sont en claquettes-chaussettes, portent des survêtements, des pantalons larges ou des pulls très grands. Mais au printemps, ils seront en uniforme. “Ce n'est vraiment pas fou”, confie un élève. “Les raisons sont vraiment débiles... Il y a d’autres problèmes à gérer que de mettre l’uniforme dans un collège où il n’y en a pas la nécessité”, déplore une autre. La principale leur a promis un test sur la base du volontariat.
“Je pense que c’est bien pour réduire les inégalités sociales. Moi, je suis prête à essayer”, assure une collégienne.
"Une annonce qui détourne l'attention des vrais sujets"
Le projet, porté par le département et la direction, interroge aussi ce délégué syndical du collège, Nicolas Jean. “Pour l’instant, il n’est pas prévu d’obliger les élèves à porter des chaussures particulières”, questionne-t-il.
Et chez les parents d’élèves, la question de l’uniforme est devenue la préoccupation n°1, regrette cette mère de deux élèves du collège.
“On s’est rencontré avec l’association des parents d’élèves pour parler des non-remplacements des enseignants et finalement, la réunion n'a tourné qu’autour de l’uniforme. C’est ce genre d’annonce qui détourne l’attention des vrais sujets”, estime-t-elle.
Elle espère que la décision sera soumise au vote des élèves et des enseignants, comme c'était prévu avant que l’Élysée ne se saisisse de la question.