Covid-19: les directeurs d'école vont-ils bientôt pouvoir connaître le statut vaccinal des élèves?
L'Assemblée a voté de justesse le nouveau projet de loi sanitaire. Un vote dans un climat très tendu qui s’est joué à 10 voix près.
Le pass sanitaire voté à une voix près et un amendement a déchaîné les passions mercredi soir, il concerne le statut vaccinal des élèves. Cet amendement de la loi sur la "vigilance sanitaire" permet donc aux chefs d'établissement du second degré de connaître le statut vaccinal des élèves.
A l'issue de débats souvent électriques, l'Assemblée a donné dans la nuit de mercredi à jeudi un premier feu vert à ce projet de loi qui prévoit notamment la possibilité controversée de recourir au pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022.
La mesure concernant l'éducation vise, selon le texte voté, à "faciliter l'organisation de campagnes de dépistage et de vaccination et d'organiser des conditions d'enseignement permettant de prévenir les risques de propagation du virus" et donc in fine les fermetures de classe.
>> A LIRE AUSSI - Covid-19: les tests désormais payants pour les non-vaccinés, quelques exceptions demeurent
Actuellement, tout repose sur une auto-déclaration, quand il y a un cas de Covid dans une classe, l'établissement prévient les parents des autres élèves, qui ont été en contact rapproché.
Un risque de "stigmatisation"?
Ce sont eux qui disent si leur enfant est vacciné ou non. C'est cette étape que le gouvernement veut supprimer. Il espère comme ça au maximum les fermetures de classes et inciter les familles d'élèves pas vaccinés à franchir le pas. Mais l'opposition y voit une levée du secret médical qui ne dit pas son nom et dénonce une mesure liberticide prise en dernière minute.
Le syndicat des infirmiers scolaires pointe lui un "risque de stigmatisation" des élèves non vaccinés.
Le troisième projet de loi abordant la question du pass en cinq mois, outil honni par une minorité de la population mais adopté par une large majorité des Français, a une nouvelle fois permis aux oppositions de droite et de gauche de donner de la voix contre la gestion gouvernementale de la crise.
Coincé entre l'examen du budget de l'Etat et celui de la Sécurité sociale, le projet de loi a été adopté par seulement 10 voix d'écart, 135 voix pour et 125 contre au bout de deux jours de débats régulièrement marqués par des passes d'armes et invectives dans l'hémicycle. Le texte atterrira au Sénat dès le 28 octobre.