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Le palmarès des lycées, les proviseurs aussi l'attendent "avec fébrilité"

Un lycéen, en plein examen.

Un lycéen, en plein examen. - Fred Dufour - AFP

Le ministère de l'Education publie ce mercredi son palmarès des lycées, un indicateur qui prend en compte le de réussite au bac de leurs élèves, mais surtout leurs aptitudes à les accompagner jusqu'au diplôme. Important pour les parents, ce palmarès l'est tout autant pour les chefs d'établissements, comme en témoigne sur RMC.fr Thierry Dinard, proviseur du lycée Romain Rolland, à Goussainville, en banlieue parisienne.

Thierry Dinard est proviseur du lycée Romain Rolland, à Goussainville, dans le Val-d'Oise. Un lycée général, technologique et professionnel qui accueille 1.700 élèves, dont 1.200 de la ville de Goussainville. En 2016, son taux de réussite au bac a été de 88%. En 2003, il n'obtenait qu'un taux de 51%. S'il n'est plus en zone d'éducation prioritaire, le lycée continue de bénéficier de moyens supplémentaires accordés à ce titre.

"Ce palmarès on l'attend avec fébrilité. C'est important, car ça concoure à la bonne image de l'établissement. L'ensemble du personnel éducatif, tout comme les parents et les élèves sont fiers et attendent que notre lycée reste performant. Nous recevons les félicitations des parents quand paraissent ces résultats. C'est important pour moi puisque nous voulons travailler en pleine concertation avec eux.

"Ça met une pression"

Depuis 3 ans, le lycée ne cesse d'améliorer ses résultats, et on constate l'impact que cela a sur la perception de notre établissement. On voit bien que ces classements sont scrutés par les parents, bien au-delà de Goussainville. Nous avons eu nos portes ouvertes samedi dernier et beaucoup de parents se sont renseignés pour savoir s'ils pouvaient rejoindre notre lycée bien que n'habitant pas la ville. J'ai vu des parents venant du secteur d'Ecouen-Montmorency, à une quinzaine de kilomètres. Si majoritairement les élèves restent issus de catégories socio-professionnelles modestes, il est clair que la bonne image de l'établissement a permis d'augmenter légèrement la part des élèves issus des classes moyennes.

Ça met une pression parce qu'on n'a pas envie de baisser. On est obligé d'imaginer des dispositifs nouveaux pour toujours mieux accompagner les élèves. On ne doit pas être figé dans des apprentissages qui ont déjà fait leurs preuves. Au contraire, il nous faut toujours être dans l'innovation pour s'adapter au public d'aujourd'hui.

Par contre, je n'ai pas le sentiment que ces palmarès créent une concurrence entre les lycées. Peut-être que les parents ou les élèves le ressentent de cette façon, mais nous, en tant que proviseurs, ne le vivons pas comme ça et continuons au contraire à travailler en bonne intelligence avec les autres établissements.

"Sorties au théâtre, à l'opéra… et en entreprises"

Comment on arrive à de tels résultats? C'est la conjonction de pleins de facteurs positifs: un accompagnement important des élèves, des temps de soutiens et d'aides individualisés, des dédoublements dans diverses disciplines... Ça passe aussi par de l'exigence. Les enseignants estiment que, même ici, ils ont le droit et le devoir d'être exigeants. Il est demandé très tôt de faire beaucoup de travail à la maison, par exemple. On fait aussi en sorte d'avoir une vie scolaire apaisée avec une équipe de surveillance présente et pugnace. Le climat scolaire apaisé concoure à la réussite globale. Enfin, le lycée permet une ouverture culturelle et sociétale multiple: on emmène nos élèves au théâtre, à l'opéra, au cinéma… mais on leur fait aussi fait visiter des entreprises".

Propos recueillis par Philippe Gril