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"Les dealers sont partout, ils ne se cachent pas": à Grenoble, une crèche fermée après des menaces

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TEMOIGNAGES RMC - La cinquantaine d'enfants habituellement accueillis ont été répartis dans d'autres établissements du secteur. Les habitants et les parents sont en colère.

Depuis le 5 janvier, le personnel de la crèche municipale du quartier de la Villeneuve à Grenoble, exerce son droit de retrait après des actes de vandalisme, des insultes et menaces de mort.

Le rideau métallique est tiré, la cour extérieure est désespérément vide. La crèche de la Villeneuve est fermée. En cause, la présence de dealers de drogue dans un local à proximité. Nicolas Kada est le responsable de l'action sociale à Grenoble.

"Les faits concrets, c'est des menaces verbales et physiques sur la direction de l’établissement. On les as prises très au sérieux parce qu’on ne peut pas jouer avec la vie des agents ni des usagers du service public”, assure-t-il. 

Parmi les enfants obligés de changer d'établissement, il y a les deux filles de Léa. Cette maman souhaite que la crèche rouvre au plus vite.

"Ce n’est pas acceptable qu’une crèche ferme dans ce type de situation. On a de supers services publics dans ce quartier que ce soit au niveau de la santé, mais aussi au niveau des commerces. C’est un quartier qui vit et cette crèche fait partie de la vie de ce quartier. Donc on est vraiment dans l’attente qu’elle rouvre", assure-t-elle. 

La municipalité se défend d'avoir cédé

Mais dans ce secteur difficile de Grenoble, beaucoup d'habitants sont en colère. Guy More est membre d'une association de quartier.

“Les dealers font peur. Il y en a de partout, ils ne se cachent pas. Ils mettent parfois des flèches pour vous indiquer où il faut aller pour acheter votre drogue. Il y a l’école qui a brûlé, il y a le Lidl qui a brûlé, un gymnase aussi. On a le sentiment que tout le monde s’en fou”, affirme-t-il.

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La municipalité, elle, se défend d'avoir cédé face aux dealers. Il fallait surtout apaiser les choses pour Maud Tavel, l'adjointe en charge de la tranquillité publique.

“Les dealers se déplacent. C’est la protection des enfants qu’on a voulue en premier. La situation était très forte en début de semaine dernière et ça nous a semblé préférable de la fermer pour qu’elle puisse rouvrir et elle va rouvrir”, indique-t-elle. 

Une réouverture qui n'est pas prévue avant lundi, avec probablement une nouvelle entrée, moins exposée.

Gwenaël Windrestin avec Guillaume Descours