Lyon: 56 enfants remis à la rue avec leurs familles, un collectif met la pression sur la mairie

Il va faire entre -2 et 2 degrés ce lundi à Lyon. Un épisode de froid qui devrait se poursuivre cette semaine. Pourtant, le collectif militant "Jamais sans toit" dénonce la remise à la rue de 56 enfants. Hébergés dans un hôtel par la municipalité depuis le début des vacances scolaires, ces enfants et leurs parents, soit 100 personnes au total, vont devoir le quitter ce lundi matin.
Une décision scandaleuse pour le collectif qui les accompagne. Ils manifestent ce lundi matin devant l’hôtel pour faire pression sur la mairie et la préfecture afin d'éviter que ces enfants ne se retrouvent à la rue.
Quand il a appris la semaine dernière que les 56 élèves hébergés par la municipalité seraient remis à la rue, Raphael Vulliez, membre du collectif "Jamais sans toit" est resté abasourdi.
“Les écoles n’ont pas vocation à se transformer en centre d’hébergement d’urgence la nuit. Cela ne peut pas continuer comme ça ad vitam aeternam. Ce n’est pas possible”, indique-t-il.
Un coût important pour la municipalité
Les températures vont descendre jusqu'à -4 degrés cette semaine dans la région lyonnaise. Alors, cet enseignant interpelle directement le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet. “On aimerait que ses actes soient à la hauteur du niveau d’indignation qu’il exprime souvent par voie de presse. Cette année, dès la rentrée scolaire, c’est 30% en plus d’enfants à la rue. La mairie ne peut pas ne pas agir”, assure-t-il.
A la sortie de l'établissement, Fadima, qui a deux enfants, confiait avoir "peur" pour la suite. "On ne sais pas quoi faire maintenant, où on va dormir", a-t-elle dit. "Il y a des gens qui meurent dans ce froid. Avec des enfants, c'est pas facile..."
La ville a déjà dépensé plus de 40.000 euros pour loger ces mineurs et leurs parents pendant les vacances, répond la municipalité. Sandrine Runel, l'adjointe aux solidarités, renvoie la balle à la préfecture et à l'Etat.
“La ville ne peut pas pallier en permanence les insuffisances de l’Etat. On n’a pas de dialogue, pas d’informations, pas de plan grand froid alors qu’il fait vraiment très froid”, assure-t-elle.
Si aucune solution n'est trouvée d'ici ce lundi soir, les élèves pourraient être logés dans des écoles de la ville, comme c'était le cas avant les vacances.