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Manque de personnels, peu de places... Le système de la petite enfance en grande difficulté

La Première ministre, Élisabeth Borne, est en déplacement ce jeudi à Angers pour faire des annonces sur la petite enfance. Le secteur est en proie à de fortes difficultés, à cause notamment du manque de personnel.

Faire garder son enfant est bien souvent un chemin de croix pour de nombreux parents. Le système de la petite enfance connaît de grandes difficultés et Élisabeth Borne se déplace ce jeudi matin à Angers pour tenter de trouver des solutions.

Elle donne les grandes lignes de ce plan dans les colonnes de Ouest France. La Première ministre devrait annoncer des financements pour venir en aide à un secteur défaillant. Manque de place, mais surtout manque de professionnels. Près de 10.000 manquaient en juillet dernier selon une estimation de la CNAF, la Caisse nationale d'allocations familiales.

Une voix fatiguée au téléphone raconte le manque de temps, la honte parfois, et l'impossibilité de prendre soin des enfants, trop nombreux pour trop peu d'adultes.

“Quand vous avez cinq enfants en même temps qui ont besoin de bras, un autre qui doit être changé, un autre qui pleure, il n’y a pas de place pour l’humain et on a juste l’impression d’être là pour changer les couches et donner à manger”, explique Sophie.

Une relève qui n'arrive pas

Elle est auxiliaire de puériculture depuis 30 ans, mais s'apprête à démissionner. “Travailler comme ça, ça ne m'intéresse plus. C'est compliqué de se dire va falloir que j'arrête parce que c’est un métier qui me tient à cœur, sinon je ne l’aurais pas fait pendant autant d'années, mais j’ai l’impression de n’avoir aucune reconnaissance. J'arrive péniblement à 1.900 euros net par mois”, indique-t-elle.

Des conditions de travail qui découragent. La relève n'arrive pas, témoignent les directeurs de crèche. Claire cherche une éducatrice de jeunes enfants depuis près de deux ans.

“Aujourd'hui, je suis démunie parce que les parents ont des demandes, la mairie est prête à ouvrir des places et on ne peut pas y répondre parce qu'on n'a pas de personnel. Déjà, si on n’a pas assez de diplômés pour ouvrir, on réduit les horaires d’ouvertures. Et maintenant, je dirais que ça arrive tous les 15 jours”, appuie-t-elle.

D'après la Caisse d'allocation familiale, plus de 9.500 places existantes sont fermées en France, faute de bras.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours