"Peut-être que Macron fait une croix sur le vote des profs", selon Sophie Vénétitay du SNES-FSU
Emmanuel Macron a troqué la casquette de chef de guerre pour celle de candidat jeudi après-midi à Aubervilliers. Il a présenté son programme en vue du premier tour de l'élection présidentielle prévu dans 23 jours.
Parmi les diverses propositions très discutées, celles sur l'école font particulièrement débat. Le président de la République propose "un pacte nouveau pour les enseignants", en indiquant qu'"il faudra poursuivre de manière significative l'augmentation des rémunérations". Avec une contrepartie: cette augmentation sera liée à "la définition de nouvelles missions". Travailler plus pour gagner plus en quelque sorte.
"C'est un discours qui méconnait totalement la réalité de ce qu'on fait"
Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, syndicat majoritaire des collèges et lycées, était l'invitée de RMC ce vendredi matin, n'est pas convaincue par cela.
"C'est un discours qui méconnait totalement la réalité de ce qu'on fait. Peut-être qu'en faisant ainsi, finalement, Emmanuel Macron fait une croix sur le vote des profs, puisqu'un enseignant actuellement travaille 42,53 heures par semaine (en moyenne). Ce sont les chiffres du ministère de l'Education nationale. (Ce qu'il propose) ce n'est pas une revalorisation"
Le candidat entend aussi donner "plus de liberté pour les établissements" afin de "valoriser l'expertise de terrain", comme il l'a annoncé dans le cadre du plan de relance de Marseille, mesure qui est également assez controversée du côté des personnels de l'Education nationale.
Des mesures seront également prises par le Président pour garantir le "remplacement des professeurs absents parce que nous devons à nos élèves et leurs parents l'intégralité des heures d'enseignement".