Peut-on encore parler de "fête des mères" ? Des écoles s’adaptent
C’est le jour des cadeaux pour les mamans. Dimanche, les petits travaux réalisés en classe par les enfants seront offerts pour la "fête des mères". Mais certaines écoles françaises décident ne plus utiliser ce dénominatif pour le remplacer par des termes plus inclusifs, pour s’adapter aux familles homoparentales et monoparentales. Place à la "fête des parents" ou encore à la "fête des gens qu'on aime". Des initiatives locales, sans aucune instruction de la part du ministère de l’Education nationale.
Pour Fabien Joly, papa d’une petite fille de cinq ans et porte-parole de l'Association des familles homoparentales, c’est une fleur jaune en papier qui est arrivée à la maison pour cet évènement. "C’est notre cadeau de fête des pères, des mères, des parents, sourit-il. Je pense qu’on aura un autre cadeau d’ici quelques semaines. On aura droit à un double cadeau." Et pour lui, l'école doit prendre en compte toutes les formes de famille.
"L’important, c’est que l’enfant ne se sente pas différent de ses camarades"
"C’est important pour les familles homoparentales, avec deux mères ou deux pères, et même pourquoi pas pour les familles qui ont une mère et un beau-père ou un père et une belle-mère, que ces cellules familiales soient expliquées à l’école pour que, justement, il n’y ait pas de difficulté par la suite", explique Fabien Joly, qui assure qu’il ne milite pas contre la fête des mères. "On l’appelle fête des mères, fête des pères, fêtes des parents, fêtes de ceux qu’on aime… Peu importe. L’important, c’est que l’enfant, lui, fasse quelque chose et ne se sente pas différent de ses camarades", souligne ce papa.
"Qu’elle soit présente ou pas, tous les enfants ont une mère"
D'autres sont plus sceptiques sur cette adaptation. Pour la pédopsychiatre Fanny Cohen Herlem, faire disparaitre la fête des mères, c'est faire disparaître la figure de la mère. "Qu’elle soit présente ou pas, tous les enfants ont une mère, rappelle-t-elle. Et qu’il soit présent ou pas, tous les enfants ont un père. Ils ont une maman, ils peuvent y penser, faire des choses. Même dans un couple homoparental, il y a une mère de naissance. Ce sera aux deux papas d’expliquer aux enfants comment ils sont arrivés chez eux et pourquoi il n’y a pas de maman à la maison." Dans tous les cas, cette pédopsychiatre l'assure : la fête des mères n'est absolument pas capitale dans la construction psychique d'un enfant.