Première grève des enseignants, contre les évaluations de rentrée: "Elles creusent les inégalités"

Quelques jours seulement après la rentrée scolaire, le premier mouvement de grève des enseignants démarre ce mardi, à l'appel de trois syndicats, SNUIPP-FSU, CGT-Éducation et Sud Éducation. Ils dénoncent notamment les évaluations nationales qui doivent se faire avant le 20 septembre, dans toutes les classes du CP au CM2 en mathématiques et en français.
Des évaluations jugées "injustes"
Plusieurs choses dérangent les enseignants. D'abord, selon eux, ces évaluations génèrent du stress chez les élèves et prennent du temps en tout début d’année quand c’est le moment d’imposer un rythme, et les premières habitudes dans les classes. Puis les enseignants ont l’impression eux aussi d’être évalués.
Ces évaluations permettent de comparer une école publique et une école privée du même quartier ou une école REP d'une même ville. De quoi trier les écoles, trier les élèves, selon Emmanuelle Maray, enseignante et secrétaire départementale du SNUIPP-FSU en Ille-et-Vilaine.
"Ces évaluations elles sont très injustes et elles creusent les inégalités, en fait. Les bons élèves sont en mesure de les réussir, seuls ceux qui ont eu la chance de s'entraîner l'été", estime Emmanuelle Maray.
Pourtant, 58% des enseignants qui les ont pratiquées déclarent que ces évaluations leur ont permis de détecter des difficultés. Pour Caroline Pascal, directrice générale de l’enseignement scolaire, c’est avant tout un outil pour faire progresser les élèves. "Moi, je suis très frappée dans les évaluations de CP-CE1 de la difficulté en vocabulaire. Ça nous a conduits à mettre en place le plan maternelle pour entrer dans la compréhension, l'écriture et la lecture", explique-t-elle. L’an prochain, ces évaluations devraient être étendues du CP à la seconde.
Ce mardi, dans la rue, les enseignants réclament également davantage de recrutements, ainsi qu’une meilleure prise en charge des élèves en situation de handicap. Une étude menée par le principal syndicat d'enseignants, le SNES-FSU, révèle qu'il manque plus de 3.000 professeurs en cette rentrée.