Rentrée scolaire: "On est face à un gouvernement sourd et démissionnaire", dénonce la FCPE

"On est très inquiets. On attendait d'autres mesures que du bla-bla sur le téléphone portable alors qu'il y a encore plein d'endroits où il n'y a pas d'enseignants", cingle sans ménagement Abdlekrim Mesbahi, président de la FCPE, invité ce dimanche sur RMC dnas la Matinale Week-end.
La rentrée 2024 s'annonce particulière. En effet, la mesure tant décriée par le corps enseignant, celle des groupes de niveaux en français et mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, entre en vigueur. Un changement de taille, celui du "choc des savoirs", va toutefois s'opérer sans ministre de l'Education de plein exercice, puisque Nicole Belloubet, titulaire du portefeuille, est ministre démissionnaire comme le reste du gouvernement depuis le 16 juillet dernier.
Groupes de niveaux: "On va trier les élèves, c'est une sélection"
"C'est une sélection, on va trier les élèves. Ce n'est pas comme ça qu'on va faire avancer les choses", regrette Abdlekrim Mesbahi. "Tous les ans, on nous met quelque chose en premier plan alors que le problème, c'est le manque de moyens humains, le compte n'y est pas", poursuit-il.
Le président de la FCPE considère le gouvernement comme "sourd et démissionnaire", notament face aux mobilisations ayant eu pendant l'année scolaire précédente contre le choc des savoirs, justement.
Absence de Premier ministre et de ministre de l'Education: "Un flou artistique, les enseignants et chefs d'établissements sont très inquiets", explique le président de la FCPE
Alors sur le fait que Nicole Belloubet n'a plus que quelques heures ou quelques jours avant de déménager de la rue de Grenelle, Abdlekrim Mesbahi regrette une "conséquence sur les enfants". Sans ministre de l'Education de plein exerice, "sans capitaine dans le navire", il n'y a personne "pour prendre les décisions urgentes", comme nommer les "3.000 enseignants" manquants.
"Ça été une promesse du président l’été dernier, repris par Gabriel Attal en septembre. On a eu des milliers d’heures pas assurées depuis des années. On le dit, on le répète, l’objectif, c’est un enseignant devant chaque classe", martèle-t-il.
Le président de la FCPE espère malgré tout pouvoir être "audible", malgré le contexte politique et annonce commencer, dès demain, aller sur le terrain pour rencontrer les parents d'élèves et "identifier ce qui va et ce qui ne va pas". "On commence en Seine-Saint-Denis, on passera dans le Morbihan, le Vaucluse etc et on finit à Paris le 13 septembre".