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Éducation

Seulement 59% des professeurs de collèges se disent satisfaits de leurs "conditions d’emploi"

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Les professeurs de collèges français sont les plus malheureux de tous les pays développés de l'OCDE. C'est la conclusion de l'enquête TALIS publiée ce mardi matin. Dans celle-ci, on apprend que la satisfaction des enseignants a reculé de 21 points à 59% depuis la dernière étude il y a 6 ans. Et ce n’est pas qu'une question de salaire.

L'an dernier, seulement 59% des professeurs de collège se disaient satisfaits de leurs "conditions d’emploi". Un indicateur qui prend en compte le climat scolaire, la formation et l’environnement de travail, mais pas le salaire. C’est 21 points de moins en six ans.

Ce chiffre est issu d’une enquête "TALIS", une vaste étude menée par l'OCDE et dont les résultats sont publiés ce mardi matin. Et cette insatisfaction, ce n’est pas qu’une question de salaire, mais de reconnaissance et de conditions d’exercice du métier.

À peine 4% des professeurs estiment que leur métier est assez valorisé et que leur avis compte dans les décisions politiques. C’est la proportion la plus faible des pays de l’OCDE. Yann enseigne les maths dans un collège de banlieue parisienne.

“Les profs, du fait des vacances scolaires notamment, véhiculent une sorte d’imaginaire de l’absence de travail, de fainéantise. Effectivement, les professeurs ont le sentiment de ne pas être pris en compte dans la société. La dernière réforme du collège qui a été mise en place, le choc des savoirs, ça a été fait par un ministre qui est resté en place moins de six mois. Malgré tout, ça s'est fait à marche forcée, sans nous consulter ou nous demander notre avis”, souligne-t-il.

Des conditions de travail alourdies

Les trois-quarts des enseignants, c’est deux fois plus qu’il y a cinq ans, travaillent aujourd’hui dans un établissement où un élève sur dix nécessite une attention particulière parce qu’il présente un handicap par exemple.

“On a ces élèves à besoin particulier et on a aussi le reste de la classe à gérer. Ça alourdit nos conditions de travail et ça nous épuise en fait”, déplore Nassime Afzali, déléguée CGT, et professeure de physique-chimie en Seine-Saint-Denis.

L'étude pointe aussi en France le manque de formation continue qui pourrait justement aider les enseignants à faire face à ces difficultés.

Louise Sallé avec Guillaume Descours