Suppressions des séries L, ES et S au lycée: une mesure qui divise les futurs lycéens
C'est l'un de ses gros chantiers, peut-être le plus symbolique pour le ministre de l'Education. Jean-Michel Blanquer dévoile ce mercredi en Conseil des ministres, sa réforme du BAC, et la réforme du lycée qui va avec. Fruit d'un rapport réalisé par Pierre Mathiot, ancien directeur de Sciences-Po Lille, et des consultations menées ces derniers jours avec le monde de l'enseignement.
Si l'on a beaucoup parlé de la réforme du baccalauréat, l'autre grande mesure présentée par le ministre, c'est la suppression des séries L, ES et S (littéraire, économique et social, scientifique) remplacées par un tronc commun et trois "spécialités" en Première (pour trois fois quatre heures), ramenées à deux en Terminale (deux fois six heures). La volonté du ministre est de rapprocher le plus possible le lycée de l'enseignement supérieur. C'est pour cela que des options auront pour thèmes des matières enseignées jusqu'ici uniquement en faculté.
"Pas assez matures" pour faire déjà des choix
Une réforme qui va donc changer la vie des futurs lycéens... c'est-à-dire des actuels collégiens. Ce sont eux les premiers concernés, en particulier les troisièmes, qui seront sans doute les premiers à découvrir le "nouveau" lycée. Félix, élève de 3ème dans un collège parisien est un peu inquiet par cette mesure, et le fait de devoir choisir trois spécialités dès la première. "Au lycée on n'est pas assez matures, dit-il sur RMC. Avant d'aller à la fac, on a besoin d'avoir plus de cours, plus de bases, par exemple en mathématiques. Si on est directement livré à notre propre autonomie, je pense qu'on ne va pas beaucoup travailler".
Au contraire, Apolline, elle aussi élève de 3ème, apprécie la liberté qu'offrirait cette nouvelle formule. "Ça peut permettre de ne pas faire rentrer les gens dans des cases et s'adapter plus aux personnalités. On n'est pas forcément juste littéraire ou juste scientifique, c'est un peu cliché". Apolline sait déjà quelle option elle choisirait: "Pour moi ce serait l'économie, l'art et la littérature".
"Cela permettra de choisir la filière qui convient"
Elisabeth est mère de 4 enfants, dont trois qui sont au collège. A ses yeux, cette réforme permettra plus de cohérence entre le lycée et les études supérieures. "Peut-être que cela permettra à mes enfants de choisir plus précisément la filière qui leur convient exactement. Quand on voit le taux d'échec en première année de fac, cela prouve bien qu'il y a un problème à régler en amont". De leur côté, les enseignants de certaines matières s'inquiètent d'une possible réduction de leurs heures de cours."