Une classe de CM2 sans enseignante depuis septembre: les parents se sentent "abandonnés"

"On est papa, on est maman, on n'est pas instituteur". Benjamin, parent d'un élève de CM2, à Montlignon, dans le Val-d'Oise, tire la sonnette d'alarme. Les enfants n'ont plus d'enseignante depuis fin septembre. Cette dernière est en arrêt maladie après une brouille avec des parents.
Des parents en colère
L'établissement ne trouve pas de remplaçant. En deux mois et demi, seulement quatorze jours de classe ont été assurés par des remplaçants. Une situation qui inquiète Benjamin parce que son enfant rentre au collège l'année prochaine. "On doit être préparés, les bases doivent être là", alerte ce parent d'élève.
"On a vraiment le sentiment d'avoir été abandonnés. Onze semaines d'absence, pour moi, c'est inacceptable", déplore-t-il.
Chaque jour, pour Séverine, maman d'une élève de neuf ans, c'est la débrouille. Quand elle peut, elle télétravaille tout en faisant la classe pour sa fille. "C'est à nous de leur dire: vous faites trois pages de mathématiques, trois pages de français, trois pages d'histoire, trois pages de sciences. Et après, le soir, on vérifie", raconte-elle.
"Je travaille énormément, je fais des journées très, très longues", précise cette maman.
Autre solution, elle dépose sa fille à l'école. "Les enfants y vont et sont répartis dans des classes de n'importe quel niveau. Ils peuvent être dans des classes de CP. Au début, on ne lui a même pas fourni du papier, et après ils ont fait des dessins", déclare-t-elle avec agacement.
Aucune solution en vue
Les parents ont contacté le rectorat et le ministère de l'Éducation. L'inspection de l'Éducation nationale leur répond qu'elle fait le maximum mais qu'elle n'a pas les moyens pour faire remplacer l'institutrice. La tâche est plus compliquée car ce n'est pas un arrêt maladie de longue durée, mais un court renouvelé toutes les deux semaines. Pour l'instant, ils n'ont aucune nouvelle pour la rentrée début janvier.