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Prof menacée au couteau par une élève: les enseignants veulent connaître les motifs des exclusions

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Une élève de 12 ans a menacé une professeur au couteau à Rennes ce mercredi. Si le pire a été évité, la sécurité des profs pose question. La communication entre les établissements est un point crucial que le SNALC, dont le président était invité de RMC ce jeudi 14 décembre, place en priorité pour éviter de futurs drames.

Des problèmes de communication qui peuvent conduire au drame. Une élève de 12 ans, déjà connue pour des troubles du comportement, a menacé mercredi matin avec un couteau une professeure d'anglais dans un collège de Rennes, sans la blesser, et a été hospitalisée après un examen psychiatrique.

La jeune adolescente avait été exclue en juin d'un autre collège de Rennes pour menaces et insultes sur un professeur et avait déjà apporté un couteau dans l'établissement sans en faire usage, selon le magistrat.

Et ça, personne ne le savait dans la communauté enseignante du lycée où se sont tenues les menaces mercredi.

"On n'a aucune information"

Un manque criant dans la transmission d'informations sensibles qui interpelle. Jean-Rémi Girard, professeur de lettres et président du Syndicat national des lycées et collèges (SNALC), assure que de nombreux professeurs se sentent démunis en termes d'informations.

"Il y a parfois de l'information très informelle (qui circule), mais d'un point de vue administratif, la plupart du temps, un élève qui arrive dans notre classe, on ne sait pas si, ni pourquoi, il a été exclu d'un établissement précédent", témoigne-t-il.

"Moi-même, je vois des élèves arriver dans ma classe en cours d'année sans avoir aucune information, si c'est un déménagement, une exclusion..." raconte-t-il dans Apolline Matin ce jeudi.

Tout cela conduit à des situations qui peuvent s'avèrer extrêmement graves. "Un élève qui a des troubles psychiatriques, ça peut changer une réaction qu'on va avoir dans une situation donnée. Dans les cas les plus graves, ça peut être une décision qui va du côté de la vie ou du côté de la mort, comme on a pu le voir mercredi", illustre-t-il.

Témoin RMC : Jean-Rémi Girard - 14/12
Témoin RMC : Jean-Rémi Girard - 14/12
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"Nous sommes incroyablement démunis"

Le suivi psychiatrique et de la santé mentale en général des élèves "pose également question" également selon l'enseignant. "Pour la santé mentale, sur le plan médical, à l'Education nationale, nous sommes incroyablement démunis. Nous n'avons quasiment plus de médecins scolaires", témoigne-t-il, estimant que, sans suivi extérieur de la part de ses parents, un élève qui devrait être accompagné ne l'est pas forcément.

"On demande aux académies, quand il y a une exclusion, de nous transmettre les informations qui nous sont utiles, pour nous protéger et avoir les bonnes réactions", lance-t-il. "On demande aussi un sursaut de l'Etat sur la santé dans l'Education nationale et à attirer des personnels médicaux dans l'Education nationale".

J.A.