"Une maltraitance parentale": faut-il radier les élèves absents à la rentrée scolaire ?

Une lettre et une menace. Le maire PS de Villiers-le-Bel, Jean-Louis Marsac, est bien décidé à lutter contre l’absentéisme à la rentrée scolaire. Le 15 mai dernier, il a fait parvenir, à tous les parents de la commune, un courrier dans lequel il leur rappelle quelques règles de base : l'enseignement est obligatoire dès l'âge de trois ans et l'école est obligatoire du premier jour de l'année au dernier, même en maternelle.
Si un élève manque la rentrée scolaire et les jours qui suivent, l'élève sera radié des effectifs de son école. Une décision prise par l’élu après avoir constaté que l'absentéisme repart à la hausse: un tiers des élèves n'était pas, le premier jour, en classe, l'année dernière, sans que cette absence soit forcément justifiée par les parents.
Radier ou désinscrire ?
Le terme "radier" est fort et remis en question par l'Éducation nationale, car juridiquement ces élèves ne disparaitront pas des listes mais seront en fait désinscrits de leur école. A leur retour, les familles vont devoir ensuite aller en mairie pour réinscrire leur enfant : une démarche chronophage mais nécessaire pour ne pas pénaliser l'enfant.
Le maire de Villiers-le-Bel espère ainsi décourager les parents et les inciter à ne pas louper la rentrée. En revanche, si les effectifs sont complets dans l'école initiale, l'enfant devra aller dans un autre établissement de la ville.
>>> Retrouvez toute la Matinale week-end de RMC en podcast
Une décision soutenue par l'inspection d'académie et des syndicats
Une décision qui divise chez les parents d'élèves de la ville mais qui a le soutien de l'inspectrice d'académie, qui cosigne le courrier, ainsi que de plusieurs syndicats dont l'UNSA du Val-d'Oise.
"La rentrée scolaire est un moment important pour un enfant. Il rencontre son enseignant, sa classe et le matériel. L'école n'est pas à la carte : il est important de rappeler aux parents leur responsabilité" explique Olivier Flipo, le délégué école du syndicat qui va jusqu'à parler de "maltraitance parentale" et qui constate une hausse du phénomène.
Dans les faits, tous les établissements doivent faire remonter les absences injustifiées à leur hiérarchie. A partir de quatre demi-journée d'absence non justifiées dans le mois, puis de dix demi-journées. Mais bien souvent l'administration ne réagit pas ou envoie un simple courrier d'avertissement aux parents.