Une petite fille de 3 ans frappée par une maîtresse d’école, une plainte déposée: "C’est glaçant"

Une fillette de 3 ans frappée par sa maîtresse de petite section, à l’école maternelle, le lendemain de la rentrée scolaire. Dans le 15e arrondissement de Paris, une mère a porté plainte pour violences après que sa fille a été victime d’un coup dans le dos, au moins, selon une vidéo filmée par une autre adulte qui se trouvait dans la classe.
"Il s’agit d’une petite fille d’à peine 3 ans, qui vient de rentrer en petite section, avec son langage de bébé, explique Me Vanessa Edberg, avocate de la maman, dans Les Grandes Gueules ce mardi sur RMC. Elle avait déjà expliqué à sa mère que la maîtresse lui aurait porté un coup au dos. Sa maman a pensé qu’elle exagérait, et elle s’en veut beaucoup d’ailleurs parce qu’elle n’a pas pris au sérieux les mots de sa petite fille. Ensuite, après cette vidéo, elle a pu avoir la confirmation qu’il se passait quelque chose de pas normal. Il y a aussi d’autres éléments anormaux qui avaient été relevés par la maman. La maîtresse fermait la porte à clé une fois que les parents partaient. Il faut aussi avoir conscience que tout cela s’est passé devant une maman qui était dans la classe. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il se passe quand la maîtresse est seule dans la classe."
"Cette maman, qui est étrangère, était là avec son enfant, comme c’est parfois permis en temps d’adaptation, précise Me Vanessa Edberg. C’est non seulement une classe de petite section, mais c’est la rentrée des classes, donc leur arrivée dans le sanctuaire de sécurité que doit être l’école. Cette maman, très choquée de la scène, mais peut-être ne connaissant pas vraiment les pratiques en France, a filmé. On entend qu’elle dit ‘c’est grave’."
Une plainte a été déposée et la maîtresse a été suspendue. "La maman a réagi avec beaucoup d’intelligence, souligne son avocate. Quand elle a vu la vidéo, elle est partie chercher sa fille et l’a sortie de la classe. Elle n’a rien montré, rien dit. Mais en sortant de l’école, elle a foncé au commissariat pour déposer plainte. La petite a vu un médecin, qui a déjà considéré que le préjudice psychique était sévère. On attend d’être fixé en ITT."
"Inacceptable de frapper un enfant"
Pour le Dr Jérôme Marty, membre des Grandes Gueules, "c’est glaçant". "Ce n’est pas le médecin qui parle, c’est le père de famille. On a tous vécu ces périodes de rentrée scolaire avec des enfants en bas âge qui sont extrêmement angoissés et peuvent faire preuve de possibles colères. On sait qu’il est interdit de frapper un enfant, y compris ses propres enfants. On ne calme pas un enfant par la violence. Il faut au contraire le calmer", souligne-t-il. Pour l’enseignante Barbara Lefebvre, "c’est inacceptable de frapper un enfant".
Le consultant Antoine Diers voit lui "peut-être un vrai fait de société". "Aujourd’hui, le niveau de recrutement des enseignants a tellement baissé que clairement, l’Education nationale a recruté des gens qui n’ont pas la passion du métier, qui ne sont pas au niveau, qui n’ont pas la patience, assure-t-il. Et je crains que ce type de choses se multiplie dans les prochaines années."
Ouverture d'une procédure disciplinaire
Nicole Belloubet, la ministre de l'Education nationale démissionnaire, a demandé "sans délai" l'ouverture d'une procédure disciplinaire et la "suspension immédiate" de la maîtresse mise en cause.
"Ces images sont terriblement choquantes et inacceptables dans notre École, a-t-elle écrit sur X. J'ai demandé sans délai le lancement d'une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure. J'adresse tout mon soutien à la victime et sa famille, qui sont prises en charge."