Périph à 50 km/h à Paris: "Une décision anti-sociale" pour la région, qui s’oppose à Anne Hidalgo

Une mesure qui fait déjà polémique... La vitesse maximale sur le périphérique passera de 70 km/h à 50 km/h dès le 1er octobre. C'est ce qu'a annoncé la maire de Paris Anne Hidalgo ce lundi, au micro de RTL. Une décision qui relève de sa compétence, mais qui fait débat. Le ministère des Transports, qui s'est plusieurs fois opposé au projet, tempère l'enthousiasme d'Anne Hidalgo (PS). Selon lui, la modification doit se faire sous le contrôle de l'Etat, surtout qu'un tronçon du périphérique, proche du ministère des Armées, dépend de sa compétence.
C'est donc l'exécutif qui aura le dernier mot selon Franck Cohen, avocat expert en droit routier. "La mesure qui concerne la limitation de vitesse fait partie du code de la route, explique-t-il. Seul un décret est de nature à pouvoir entériner la modification de cette limitation de vitesse. Donc je pense que si l’exécutif ne donne pas son aval à la mise en place de cette règle, je ne vois pas comment la maire pourrait imposer une telle règle."
C'est à la préfecture de police que revient la mise à jour des radars. Et elle prévient qu'une expertise est encore nécessaire. Mais pour la mairie de Paris, il n'y a pas de doute, c'est à elle de décider des limitations de vitesse et aucun blocage n'est possible. L'arrêté municipal sera bientôt pris, indique le cabinet d'Anne Hidalgo, qui précise qu’il concernera la "réduction de la pollution, la lutte contre le bruit et l'amélioration de la santé des riverains du périphérique".
80% des usagers du périphérique ne sont pas parisiens
La région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), dénonce une "décision unilatérale", "non concertée", par la voix de Grégoire de Lasteyrie, conseiller régional en charge des mobilités. "C’est une mesure anti-sociale, ça va pénaliser ceux qui travaillent en horaires décalés qui n'ont pas d'autres solutions que de prendre la voiture pour aller bosser", pointe-t-il dans Charles Matin ce mardi sur RMC et RMC Story, en soulignant aussi que 80% des usagers du périphérique ne sont pas parisiens.
La région propose de "prendre en charge à 50%" la pose d’enrobés phoniques pour réduire le bruit. Et sur la pollution, Grégoire de Lasteyrie affirme qu’il n’y a eu aucune étude d’impact. "On prendra une motion ce mercredi au conseil régional pour réindiquer notre opposition au projet et dire qu’on propose des solutions financières, assure-t-il. Et on demande a minima que la décision puisse être réversible pour pouvoir revenir en arrière si on se rend compte que c’est une catastrophe." La région compte aussi sur le préfet de police, Laurent Nunez, pour freiner Anne Hidalgo avant le 1er octobre.