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Éducation

"Une vraie violence": des enseignants doivent déjà changer de classe, une semaine après la rentrée

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Des professeurs vont avoir le droit à une deuxième rentrée en moins d'une semaine, à Paris. En effet, ils sont une centaine à être affectés à une nouvelle classe, parfois même une nouvelle école. Une situation insupportable, qu'ils dénoncent.

À Paris, une semaine après la rentrée scolaire, certains professeurs d'école primaire vont devoir refaire une rentrée devant de nouveaux élèves. Cela concerne les professeurs titulaires remplaçants de secteurs (TRS), c'est-à-dire les enseignants qui complètent les professeurs en temps partiel.

Depuis le mois de juin, ils attendaient leur affectation pour la rentrée. Et lundi dernier, beaucoup n'étaient toujours pas affectés dans une école.

Ce week-end, le rectorat a repris les plannings en main. Et ils sont une centaine à devoir refaire leur rentrée dans de nouvelles classes, parfois loin de chez eux.

Quatre jours après sa rentrée, Elena apprend qu’elle doit finalement changer d’école. “Moi, mardi, je me suis présentée à des parents en disant ‘bonjour, je suis Elena, je serai la maîtresse de votre enfant’. Pour des petites sections, il y a le lien entre les parents et moi. Et au final, ces enfants, je ne les reverrai plus, ils vont avoir quelqu’un d’autre la semaine prochaine”, regrette-t-elle. Dès ce lundi donc, Elena doit quitter son secteur et changer d’élèves.

“J’ai un jour pour me préparer et demain, je rencontre des nouveaux élèves dans une classe que je n’ai jamais vue, dans une école à l’autre bout de chez moi”, dénonce-t-elle.

"Un maltraitance institutionelle"

Comme Elena, une centaine de professeurs à Paris sont dans le même cas. “C’est douloureux, c’est fatigant. On va devoir prendre des classes qu’on n'a pas pu bien préparer donc tout le monde en pâtit”, estime-t-elle.

Une situation qui ne passe pas, sachant que la plupart de ces professeurs ont dû attendre la veille de la rentrée pour savoir où ils feraient leur rentrée.

“C’est une vraie violence pour les enseignants et les enseignantes. Quand on commence dans le métier avec cette violence-là, qui est une vraie maltraitance institutionnelle, c’est insupportable”, assure Léa De Boisseuil, co-secrétaire départementale SNUIPP-FSU Paris.

Une rencontre entre les syndicats et le rectorat doit avoir lieu ce lundi.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours