Effondrement du glacier de la Marmolada: les 500 glaciers français sont-ils aussi menacés?

Si les températures continuent d'augmenter, les 500 à 600 glaciers français pourraient s'effondrer. Pour éviter tout risque, certains sont soumis à une étroite surveillance.

L'effondrement d'une partie du glacier de la Marmolada ce dimanche en raison du réchauffement, qui a fait au moins 7 morts et 8 blessés, inquiète aussi en France où l'on compte entre 500 et 600 glaciers.

S'il n'y a pas de risque majeur pour l'instant, certains d'entre eux sont particulièrement surveillés pour éviter une potentielle catastrophe. C'est le cas notamment dans les Alpes, avec le glacier de Taconnaz, entre les Houches et Chamonix. Une immense rivière de glace, en pente raide au-dessus de la vallée.

"On est à 3.500, 3.700 mètres d’altitude, à une hauteur où les glaces froides commencent à devenir tempérées", explique à RMC Luc Moreau, glaciologue. Grâce à des températures négatives, le glacier reste pour l'instant collé à la roche. Mais il pourrait glisser, si ces températures continuent d’augmenter: "On installe des systèmes par avalanche pour essayer d’arrêter ces avalanches de glaces qui génèrent des avalanches de neige".

Trois risques pour les glaciers

En France, cinq glaciers sont surveillés de façon permanente, principalement dans les Alpes. "Au cours des 30 dernières années, les glaciers ont perdu en moyenne sur leur surface un mètre par an", prévient Christian Vincent, ingénieur à l'Institut des géosciences de l'environnement. Et il fait le même constat. "L’évolution des températures internes des glaciers est indubitablement liée au réchauffement du climat", souligne-t-il.

Avec des risques considérables pour les populations: "Le premier type de risque, c’est la formation de lacs proglaciaires. Ces lacs peuvent représenter une menace s’il y a une vidange d’eau. Le second risque, c’est la formation de poche d’eau et le troisième, des effondrements de glaciers".

Mais pour ces spécialistes, la fermeture des glaciers n’aurait pas de sens. Les alpinistes qui les fréquentent connaissent bien les risques.

Vincent Chevalier (avec Guillaume Dussourt)