RMC

Entrepreneur, il soutient Mélenchon: "mes clients et mes fournisseurs me suivent dans ma démarche"

Selon une enquête OpinionWay publiée en début du mois d'avril Emmanuel Macron arrive en tête des intentions de vote chez les entrepreneurs (32%). Plus surprenant, Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise, arrive à tirer son épingle du jeu (quatrième avec 12% des intentions de vote).

Ils sont rares, mais quelques chefs d'entreprises affichent publiquement leur soutien à Jean-Luc Mélenchon. Vincent Egron est l'un d'eux. Loin des grands patrons, ce dirigeant de TPE en Loire-Atlantique croit à l'économie sociale et solidaire. Comme son candidat, il veut définanciariser l'économie. Et il croit tellement en lui que tous les matins avant d'aller au bureau il tracte pour essayer de convaincre les indécis.

"Je suis un patron qui travaille et qui ne fait pas tous les jours de la finance, explique-t-il. Je lutte pour une autre forme de gouvernance dans les petites entreprises. Jean-Luc Mélenchon propose une baisse de l'impôt sur les sociétés ce qui nous permettra d'augmenter les salaires de nos salariés". Vincent Egron affiche donc publiquement ses convictions et sera même candidat des insoumis aux législatives. Et il n'a pas peur de le faire: "Ni mes clients, ni mes fournisseurs ne m'ont dit 'On te quitte parce que tu es un petit gauchiste'. Mieux, ils me suivent dans ma démarche".

Loin de séduire tout le monde

Loin de Nantes, Mehdi Medjaoui, entrepreneur français de la Silicon Valley, aux Etats-Unis, croit lui aussi au programme du candidat de la France insoumise. Il l'assure si celui-ci arrive au pouvoir, il promet de revenir s'installer en France. Et selon ses dire, il n'est pas seul: "Plus j’en parle, plus j’apprends que mes connaissances entrepreneurs votent aussi Mélenchon".

Mais face à eux, 220 entrepreneurs appellent, dans une tribune publiée mercredi, au contraire à voter contre les extrêmes. Parmi eux, Arnaud Giraudon: "Là où des grandes idées, des capacités de tribun peuvent séduire, je dis attention. Il y a des choses à améliorer dans le pays mais il faut que ce soit raisonnable. Des dépenses qui seraient de belles promesses mais qui ne seraient pas financées, et cela dans de très grandes proportions, se traduiraient par une grave crise de financement de notre économie. Tout le monde sera victime de ces mesures, certes populaires, mais inefficaces".

M.R avec Amélie Rosique