Face aux géants du privé, les campings municipaux en voie de disparition?

Face aux campings privés, les campings municipaux sont à la peine. Il n’en reste plus que 1450 aujourd’hui contre 3500 en 1990, selon la Fédération de l’hôtellerie de plein air. En cause, la hausse des la hausse des coûts de l'énergie ou encore la baisse des dotations de l'Etat. La faute aussi à un secteur qui se transforme et aux goûts des vacanciers qui évoluent : piscines, toboggans, terrains de golf et animations pour les enfants sont de mise dans les campings.
De nombreuses infrastructures sont développées pour attirer un public plus varié, et prêt à mettre plus cher pour en profiter. Si les campings privés misent tout là-dessus, difficile pour les campings municipaux, gérés par les communes, de suivre le rythme.
"Les communes n'arrivent plus à les rendre attractifs"
"Il y a des campings municipaux qui ont de très beaux emplacements géographiques notamment de bord de mer, qui accueillent des vacanciers en quantité suffisante pour permettre à la commune de rentabiliser son exploitation, mais il y a des campings municipaux qui n’ont pas des emplacements géographiques aussi attractifs et qui, eux, ferment régulièrement", expliquait ce matin sur RMC, Nicolas Dayot président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air.
"Il y a ceux qui ferment tout court car la commune ne trouve pas de repreneur, et il y a les campings municipaux qui sont confiés à des gestionnaires privés parce que les communes n’arrivent plus à les rendre attractifs car il faut davantage de services, piscines, animations, c’est compliqué pour une commune de gérer ça", poursuit-il.
Des campings municipaux qui résistent face aux gros complexes privés tout équipés, il y en a. Comme le camping de L’Orgatte en Vendée, où Brigitte est responsable: "On est un camping à l’ancienne, que des emplacements nus, accès direct à la mer et on a des prix relativement compétitifs".
Certaines mairies investissent, mais toutes n’ont pas les moyens suffisants. Seule solution: vendre les campings dans le privé. "On doit avoir une présence 24 heures sur 24. Le personnel des campings municipaux n’est pas adapté à cette activité", explique Michel Nore, président du syndicat de l’hôtellerie en plein air du Var.
Également gérant d’établissement de plein air, il vient de racheter un camping municipal où il y a fort à faire: "Nous allons améliorer la sécurité, construire une piscine. Ça a des avantages pour la commune parce que ça va amener des touristes et donc de la consommation pour les commerces".
Au programme également pour Michel Nore, la proposition d’une vingtaine de mobile home supplémentaires pour répondre aux demandes des campeurs.