Faut-il taxer les produits halal pour financer les mosquées? Ca fait débat sur RMC

C'est une idée qui ne date pas d'hier. Charles Pasqua la mettait sur la table dès 1992. Depuis, les politiques s'en emparent tour à tour. Mais cette taxe halal se heurte à plusieurs obstacles.
D'abord, juridique. Si l'Etat prélève une taxe sur le halal, c'est contre le principe d'égalité devant l'impôt. La sénatrice UDI Nathalie Goulet a rédigé un rapport sur l'organisation de l'islam de France au Sénat.
"C'est le vocabulaire qui est impropre, pas le principe"
"Ce serait totalement inconstitutionnel. L'Etat ne peut pas taxer un objet religieux. Ce qu'il faut c'est une redevance. C'est comme la redevance kasher. Il représente 40% des revenus du consistoire. C'est le vocabulaire qui est impropre, ce n'est pas le principe."
La différence avec la cacheroute, c'est que les certificats casher sont soumis aux autorités religueuses. Alors qu'il n'existe aucune charte du hallal... Le label peut être délivré par une mosquée comme par un organisme commercial sans lien avec l'Islam.
Reste que l'Islam a besoin de financements. Les comptes de la 2e religion de France sont en déficit.
"Ce n'est pas en taxant le halal que l'on va résoudre le problème du financement, essentiel pour le culte musulman"
En fait, l'Islam est principalement financé par ses fidèles. Le souci, c'est que la collecte et l'utilisation de ces dons sont jugées trop opaques. En ce qui concerne les financements étrangers, ils sont minoritaires.
Le Conseil Français du culte musulman reconnaît que l'Islam a besoin d'argent. Mais taxer le halal n'est en rien une priorité pour son président Ahmet Ogra.
"Ce n'est pas en taxant le halal que l'on va résoudre le problème du financement essentiel pour le culte musulman. On vit dans un pays laïc donc on ne peut pas imposer à un culte un taxe. Nous sommes pour trouver une solution, mais elle ne sera pas facile à trouver"
D'autres pistes sont envisagées par le gouvernement, comme la création d'une fondation indépendante chargée de financer les lieux de cultes, la formation et les salaires des imams.