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Frères musulmans: "Ils n'ont plus d'influence", assure Tareq Oubrou l'imam de Bordeaux

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Pour le Grand imam de Bordeaux Tareq Oubrou, le rapport sur l'entrisme des Frères musulmans évoque des faits passés. Il estime également qu'il est presque impossible de désigner rationnellement qui sont les Frères musulmans et leurs associations.

Un rapport sur l'entrisme des Frères musulmans qui déplaît à Emmanuel Macron et à certains dignitaires musulmans. Le président de la République s'est agacé des fuites dans la presse de ce rapport et des solutions proposées par ses ministres contre l'influence de cette idéologie au sein de la société française.

Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux et lui-même ancien membre des "Frères musulmans", estime de son côté que le mouvement est en perte de vitesse et que le rapport vise à côté: "Le rapport évoque des faits qui datent un peu, il est question de personnes qui n'ont plus d'influence aujourd'hui", assure-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story.

Le choix d'Apolline : Tareq Oubrou - 22/05
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Une influence peut-être difficile à quantifier et à établir: "C'est un mouvement difficile à qualifier. Il y a l'organisation et l'idée. On ne peut pas censurer les idées religieuses. Il faut d'abord définir ce qu'est un "frère musulman", pareil pour les associations, c'est difficile d'avoir une approche rationnelle dans la définition des Frères musulmans.", ajoute Tareq Oubrou.

"Les Frères musulmans n'ont plus d'impact aujourd'hui", assure celui qui a lui-même fait partie des Frères musulmans. "J'ai quitté ce mouvement pour des raisons théologiques parce qu'ils ont une lecture périmée".

"Le foulard est culturel et non cultuel"

En marge du rapport sur les Frères musulmans, le chef de file de Renaissance Gabriel Attal a présenté des propositions notamment dans le cadre d'une seconde loi séparatisme. Au menu, l'interdiction du voile pour les jeunes filles de moins de 15 ans: "Bon courage", ironise Tareq Oubrou à ce sujet, estimant qu'il est impossible de "mettre un policier derrière chaque petite fille".

"Le foulard est culturel et non cultuel et beaucoup de musulmans confondent les deux. L'islam n'est pas là pour légiférer sur les vêtements", assure l'imam de Bordeaux qui se dit "contre la limitation des libertés publiques tant qu'il n'y a pas de troubles publics établis par la loi. On n'est pas dans le pays des mollahs, on ne va pas légiférer sur les vêtements des uns et des autres et reproduire les mêmes réflexes que nos adversaires", poursuit-il.

Tareq Oubrou comprend l'interdiction de la burqa "qui dissimule le visage" et se dit contre le fait de "mettre un foulard à une fille de 5-6 ans". Mais ce n'est pas à l'Etat de légiférer: "C'est aux imams de jouer leur rôle en faisant de la pédagogie", assure-t-il.

G.D.