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Gilets jaunes: Le mouvement ne s'essouffle pas, c'est le printemps, on va repartir de plus belle

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Ce samedi, pour l'acte 14, 41.500 manifestants ont défilé partout en France d'après le ministère de l'Intérieur. C’est près de 10.000 manifestants de moins que samedi dernier où 51.400 "gilets jaunes" avaient été comptabilisés. Et ce dimanche, de nouvelles manifestations sont prévues en France.

Ce dimanche, cela fait trois mois que les "gilets jaunes" se mobilisent tous les week-ends. Mais selon un sondage Ifop publié par le JDD ce dimanche, 52% des français veulent l'arrêt des manifestations et blocages. Ils étaient 37% dans le précédent sondage Ifop réalisé les 8 et 9 janvier dernier.

Et après 14 semaines de manifestations consécutives, la participation ne cesse de faiblir. Mais les gilets jaunes encore présents dans les rues de Paris ce samedi, ne veulent pas renoncer.

"Nous avons travaillé 52 ans pour avoir une retraite de misère"

Après trois mois de mobilisation, les gilets continuent de montrer leur détermination. Roger, fleuriste à la retraite, manifeste depuis le début du mouvement, une question de survie pour sa femme et lui.

"Quand j’ai tout compté, impôts, assurance de la voiture, taxe d’habitation, taxe foncière, il me reste 800 euros pour vivre à deux. Nous avons travaillé 52 ans pour avoir une retraite de misère".

Caroline, elle, continue de manifester, peu convaincue de l'utilité du "Grand débat national" organisé par le président de la République: "Il monopolise la conversation, les questions sont préparées à l’avance, ça n’apporte rien de concret. Il ne s’adresse même pas au peuple".

"Il faut arrêter de penser que les gilets jaunes ne sont pas dans une bonne intelligence"

Pourtant échanger, débattre dans des assemblées, est la solution pour faire évoluer le mouvement d'après Marine, éducatrice spécialisée.

"Laissez-nous notre espace. Il faut qu’on nous donne les moyens de le faire par nous-mêmes. Il faut arrêter de penser que les gilets jaunes ne sont pas dans une bonne intelligence. On est en colère mais on peut réfléchir".

Une mobilisation qui se poursuivra ce dimanche sur les Champs-Elysées pour fêter les trois mois du mouvement.

"On vient moisir la communication du gouvernement pour le rappeler à l'ordre"

Sophie Tessier est l'une des organisatrices de cette manifestation. Elle a décidé de rebaptiser cet anniversaire, le "moisiversaire", et elle explique pourquoi.

"On a dit que c’était le 'moisiversaire' parce que c’est pas un vrai anniversaire, ça ne fait pas un an mais c’est le troisième mois donc c’est un 'moisiversaire'. C’est une petite boutade pour dire qu’on vient moisir la communication du gouvernement pour le rappeler à l’ordre et lui dire que la propagande du grand débat, on a bien compris ce que c’était. C’est un renouveau, le mouvement n’est pas du tout en train de s’essouffler, au contraire, c’est le printemps, on va repartir de plus belle et couper court à toute la propagande du gouvernement qui ne montre que de la violence et qui ne fait que discréditer le mouvement".
Alfred Aurenche (avec Caroline Petit)