"Gilets jaunes": "On appelle à ne pas manifester dans les grandes villes samedi", annonce un syndicat policier

Les forces de l'ordre sont extrêmement sollicitées ces dernières semaines entre la mobilisation des "gilets jaunes", les missions courantes et la fusillade à Strasbourg.

Depuis plusieurs jours, les appels aux "gilets jaunes" à ne pas manifester se multiplient. Gouvernement, membres de l’opposition et maintenant les syndicats policiers demandent aux "gilets jaunes" de renoncer à l’acte V du mouvement. 

"On appelle à ne pas manifester dans les grandes villes samedi au regard des événements de ces derniers jours. Cette nuit un jeune homme percuté par un poids lourd sur un rond-point, il y a les événements de Strasbourg… 95% des CRS ont été engagés sur Paris et la province samedi dernier et je ne vois pas comment on va continuer comme ça. Il y a eu des grandes villes qui n’ont pas été très bien encadrées. Je ne vois pas comment les pouvoirs publics vont pouvoir déployer plus de fonctionnaires alors qu’ils n’en n’ont plus sous la main", explique Thomas Toussaint, CRS Unsa Police.

23 millions d'heures supplémentaires

S’il admet ne pas être dans son rôle, il explique le faire pour les fonctionnaires de police qui sont à bout, "Ils sont sur-employés", estime le syndicaliste. "On ne lâchera pas le terrain parce qu’on est là pour ça, mais si au fond, on partage les revendications des gilets jaunes", poursuit-il. 

La semaine dernière, la mobilisation policière pour encadrer les manifestations des gilets a été exceptionnelle. Juste pour la ville de Paris, 8000 policiers avaient été réquisitionnés. "À l’heure où l’on se parle, l’État doit 23 millions d’heures supplémentaires aux forces de l’ordre", explique Thomas Toussaint, réclamant que celles-ci soient payées puisqu'elles ne peuvent pas être récupérées en jours de repos.

Bourdin Direct (Avec G.D)