"Gilets jaunes": quelle sortie de crise pour le gouvernement?

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Barricades, et jets de pavés contre lacrymogènes et canons à eau. Pendant près de 8 heures, les "gilets jaunes" ont fait face aux forces de l'ordre ce samedi sur les Champs Elysées.
Cette journée était un test pour le gouvernement comme pour les "gilets jaunes". Si l'image des manifestants est abîmée, celle du gouvernement n'est pas plus glorieuse. Tous en ressortent affaiblis.
Le gouvernement tout d'abord: son autorité a été mise à mal. Malgré son interdiction de manifester sur les Champs-Elysées, les membres du gouvernement ont assisté pendant de longues heures ce samedi à des affrontements très violents et à des dégradations sur la "plus belle avenue du monde".
Pour les "gilets jaunes" aussi le bilan de cette journée est mitigé: là encore, les images des affrontements avec les forces de l'ordre sur les Champs-Elysées pourraient bien nuire à leur cause.
"Le mouvement des gilets jaunes ne passera pas l'hiver"
Avec les incidents de samedi, les Français pourraient bien se désolidariser de ce mouvement. "C’est la meilleure chose qui puisse nous arriver", confiait samedi soir un parlementaire de la REM.
Alors, quelle sortie de crise pour le gouvernement? "Si le président est bon mardi lors de son discours, si on combine à cela la préparation des fêtes de fin d'année et le fait que les Français auront la tête ailleurs alors, dit un proche du chef de l'Etat un brin cynique, ça va aller. Le mouvement des "gilets jaunes" ne passera pas l'hiver".
Un conseiller ministériel ajoute: "Emmanuel Macron doit absolument annoncer des mesures concrètes et immédiates mardi. On doit montrer que nous avons compris la détresse des Français".
"La situation économique est trop fragile pour annoncer une baisse des prélèvements obligatoires"
Mardi, Emmanuel Macron ne devrait pas revenir sur la hausse des taxes sur le carburant au mois de janvier. Mais il pourrait éventuellement rendre le dispositif de prime pour la conversion plus attractif pour les ménages modestes, croit savoir un conseiller ministériel.
"On peut tourner le problème dans tous les sens, le souci dans ce pays, conclue un député proche d'Emmanuel Macron, c'est le montant des impôts. Beaucoup trop élevés, selon ce parlementaire. Et le problème, conclue ce député, c'est que la situation économique est trop fragile pour que le chef de l'Etat puisse annoncer une baisse conséquente des prélèvements obligatoires".