"Il a reçu des coups de crosse de pistolet sur la tête": le père du jeune Tchétchène agressé à Dijon se confie

Le calme revient à Dijon après plusieurs nuits d’affrontement très violents. À l’origine de ces violences, l’agression d’un jeune tchétchène de 19 ans par un groupe d’une dizaine de personnes mercredi dernier dans le quartier des Grésilles. Youssef, l'un des protagonistes, expliquait, mardi sur RMC, pourquoi il avait pris part à cette démonstation de force.
Ce mercredi, RMC vous propose un autre témoignage: celui du père du jeune homme de 16 ans agressé. Le visage émacié, Zelimkhan, 9 ans et vit à Dijon depuis 2014, est encore traumatisé par le passage à tabac de son fils.
“Il a été menacé de mort, mais il a aussi reçu des coups de crosse et de pistolet sur la tête. Mon fils est quelqu’un de sportif, il n'a rien à voir avec la drogue”, affirme-t-il. "Et quelqu’un lui a mis un pistolet dans la bouche", a-t-il ajouté.
Une action "spontanée"
Après l’agression d’un des leurs, des dizaines de Tchétchènes ont convergé vers Dijon et Zelimkhan dit avoir perdu le contrôle.
“Les gens sont arrivés spontanément. C’est de la solidarité. Ca a toujours été comme ça chez nous. C’est plus dur à dire d’arrêter de venir. Et après ce qui s’est passé ce n’est pas une bonne image pour notre ville”, reconnaît-il.
Il a également soutenu qu'il ne s'agissait pas du paroxysme d'une confrontation raciale: "C’est pas une guerre contre les Arabes. On vit très bien avec eux. On a vécu jusqu’a maintenant sans aucun problème".
Ce réfugié politique lance un appel au calme avec plusieurs membres de sa communauté et Yunus, un jeune Turc venu apporter son soutien.
"Des vidéos pour chauffer l’atmosphère sur les réseaux sociaux, il faut arrêter que vous soyez Turc, Tchétchène, Arabe parce qu’on est tous des frères, on vit tous ensemble. Il ne faut pas inciter à la haine, c’est tout”, indique-t-il.
Ils ont tous les deux partagé un moment de réconciliation avec d’autres musulmans de la région dans une mosquée de la ville pour sceller un semblant de paix dans le quartier.