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"Il faut que tout le monde se bouge!": les salariés de General Electric déterminés à lutter

Le bras de fer entre les salariés et la direction de General Electric ne fait que commencer ce lundi avec le blocage de réunions sensées acter le plan social du groupe. 1.050 postes sont potentiellement concernés dont 991 à Belfort.

Lundi-clé pour General Electric et les 4.300 salariés employés sur le site de Belfort. Plusieurs réunions entre syndicats et direction sont lancées ce lundi matin, officiellement, pour évoquer le plan social du groupe américain et pourrait ouvrir le délai légal de 4 mois pour supprimer les postes.

1.050 postes pourrait être supprimés, dont 991 rien que sur le site de Belfort (qui en emploie 1.760 dans la branche turbine à gaz). Pour cela les représentants syndicaux (CGE CGC, Sud, CGT) ont décidé de marquer le coup et durcissent le ton.

L’intersyndicale a en effet appelé l’ensemble des salariés à se réunir à l’entrée de l’usine ce matin, pour bloquer la réunion et empêcher que ne se lance le compte à rebours de 4 mois.

"Cette usine c’est à peu près toute ma vie"

"Le bras de fer", entre les salariés et la direction de General Electric ne fait que commencer. Parmi les salariés mobilisés pour sauver leurs emplois, nous avons rencontré Myriam, employée chez GE depuis 25 ans, et qui compte se battre jusqu’au bout.

C’est une mère de famille en colère et déterminée, que l’on a retrouvé chez elle à une dizaine de kilomètre de son lieu de travail. "Cette usine c’est à peu près toute ma vie." Myriam est ingénieur "sécurité produit" depuis 24 ans sur le site de Belfort. 24 ans d’ambitions, de projets, qu’elle ne peut pas oublier.

"Je peux potentiellement retrouver du travail ici ou ailleurs, mais je pense à tous les autres"

"J’ai passé quelques nuits avec la turbine à gaz quand il y avait des ennuis, j'ai passé beaucoup de temps beaucoup d’énergie, je ne vais pas refaire 20 ans de carrière ailleurs."

Difficile de ne pas s’inquiéter pour "l’après". Trouver un nouveau travail ? Déménager ? Des questions que Myriam ne veut pas encore se poser.

"Je ne suis pas toute jeune mais je pense que j’ai un certain nombre de compétences que je peux faire valoir. Je peux potentiellement retrouver du travail ici ou ailleurs, mais je pense à tous les autres. Je ne suis pas toute seule dans cette affaire, j’ai beaucoup d’amis. C’est pas encore fait, mais j’ai l’impression que c’est une page qui se tourne"

"Il faut que tout le monde se bouge, tout le monde"

Mais Myriam veut se battre aux cotés de ses collègues jusqu’au bout.

"Ce plan c’est un massacre, et en plus d’être un massacre injustifié. On lâche rien en essayant de ramener les ouvriers, les locaux, il faut que tout le monde se bouge, tout le monde." Le blocage de ce matin n’est donc qu’une première étape, une grande mobilisation de soutien est déjà prévue samedi prochain, à l’appel de l’intersyndicale et des élus locaux. 

Marie Monier (avec James Abbott)