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"Il y a eu des divisions au sein de cette instance qui ont paralysé des démarches": le gouvernement met la pression sur le CFCM

Après Emmanuel Macron, c'est Frédéric Potier le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, qui appelle le Conseil français du culte musulman à une lutte plus active contre la radicalisation.

L'exécutif en attend plus du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour lutter contre la radicalisation. Le président de la République Emmanuel Macron, a appelé lundi les responsables du CFCM à lutter contre "l'ambiguïté" qui contribuerait à nourrir l'amalgame entre islam et terrorisme: "Il faut que le CFCM ait une parole forte sur la place du voile, les femmes, l'école. Il faut un discours clair pour ne pas laisser perdurer l'ambiguïté dont s'alimentent les radicaux", a assuré le chef de l'Etat lundi lors d'une réunion avec les responsables de l'organisation.

Dans la foulée, les responsables du CFCM ont annoncé avoir chargé une commission religieuse de définir les grands signes qui permettraient de ne pas faire l'amalgame entre religiosité et radicalité" et a également annoncé son souhait de créer un "ordre des imams".

Élections à venir

L'exécutif a remis la pression sur le CFCM ce mercredi matin sur RMC. Frédéric Potier, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcrah), a appelé le Conseil français du culte musulman a être "plus dynamique" et "beaucoup plus ouverte", alors que des élections sont prévues le 9 novembre prochain.

"Il y a eu des divisions au sein de cette instance qui ont paralysé des démarches importantes. Je serais très heureux de discuter avec le CFCM parce qu’il y a du racisme et des discriminations. On a tout un champ de travail que l’on peut mener ensemble", a-t-il assuré.

Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron ne cache pas sa volonté de réorganiser l'Islam de France. Au risque de froisser: "Nous sommes unis, indépendants, légitimes et citoyens (...) Ras-le-bol des personnes qui parlent au nom de notre culte et qui ne représentent rien à nos yeux", avait alors estimé Ahmet Ogras, président du CFCM jusqu'en juin 2019.

Guillaume Dussourt