RMC

Laïcité: "On en parle beaucoup mais mal", déplore le délégué interministériel à la lutte contre le racisme

Le responsable de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRAH) estime que le débat sur la laïcité est mal mené et demande une explication d'Emmanuel Macron sur le sujet.

Après l'attaque contre la mosquée de Bayonne qui a fait deux blessés graves lundi soir, le président de la République a affirmé que la République "faisait bloc" autour des victimes, alors que les actes haineux sont en augmentation en France.

"La nation fait bloc autour des victimes et surtout de ses valeurs. L’égalité, la liberté la fraternité et aussi la laïcité", a tenu à rappeler ce mercredi matin sur RMC Frédéric Potier, le délégué Interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Il a cependant dénoncé un climat anxiogène et de crispation identitaire, caractérisé par "une poussé des actes antimusulmans, du racisme, de l’antisémitisme et de l’homophobie".

Une grande explication d'Emmanuel Macron réclamée

"Le point commun de ces actes, c’est la matrice de la haine, le rejet de l’autre, de la tolérance et de la diversité. Il faut donc rester uni et reposer nos valeurs et nos grands principes comme la laïcité, qui doit être débattue et discutée calmement", a-t-il fait valoir.

Frédéric Potier a déploré la manière dont était évoqué le sujet, alors que la laïcité continue d'enflammer les débats, aussi bien politique que médiatique : "On en parle beaucoup mais on en parle mal. A-t-on entendu des membres d’association anti-raciste ? très peu. Des historiens, des sociologues ? très peu. Les intéressés eux-mêmes ? très peu!", a-t-il assuré, estimant qu'une grande explication collective devait être faite par Emmanuel Macron.

La laïcité continue d'occuper l'espace médiatique et politique français. Le 11 octobre dernier, un élu du Rassemblement national s'en était pris à une mère de famille accompagnant des enfants assistant à l'assemblée plénière du conseil régional de Bourgogne France-Comté, en lui demandant de retirer son voile. Enfin mardi soir, les Sénateurs ont adopté une proposition de loi interdisant désormais aux accompagnants de sorties scolaires, tout port de signe religieux, voile inclus.

Guillaume Dussourt