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Immigration: à Vintimille, la difficile gestion des migrants qui veulent entrer en France

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Gérald Darmanin a dénoncé la gestion migratoire italienne à frontière jeudi. Des propos qui n'ont pas plu de l'autre côté des Alpes. Mais sur place, cette pression migratoire, ils sont plusieurs à la ressentir.

Se dirige-t-on vers une crise diplomatique franco-italienne? En cause, les déclarations de Gérald Darmanin jeudi sur RMC, dans l'émission "Les Grandes Gueules". Le ministre de l'Intérieur a affirmé que "l'Italie est incapable de gérer la pression migratoire".

Des déclarations qui ont vivement fait réagir l'Italie et sa Première ministre Giorgia Meloni qui juge ces propos "inacceptables".

RMC s’est rendu à la frontière franco-italienne à Vintimille où Amasako, 15 ans, explique qu’il a essayé de passer jeudi.

“Oui aujourd’hui j’ai essayé. Mais je n’ai pas pu rentrer. On m’a fait retourner à la frontière”, indique-t-il. “J’ai essayé plus de 4 fois comme ça”, précise-t-il.

Quatre essais en un mois. Mais rattrapé à chaque fois par la police française. Pourtant Amasako est déterminé. “Mon rêve, c’est de rentrer en France pour faire une formation. C’est pour cela”, appuie-t-il. Épuisé par son trajet à pied depuis la Côte d’Ivoire, sans nourriture depuis deux jours, il marche vers une distribution alimentaire. “Nous sommes là, on souffre, on dort dans la rue, ce n'est pas facile”, décrit-il.

De plus en plus nombreux

Comme Amasako, ils sont près de 200 lorsque la nuit tombe à venir chercher sur un parking désaffecté de Vintimille une portion de pâtes, un peu d’eau, un morceau de pain et pour les premiers arrivés, une pomme. Georges est bénévole de l’École de la Paix, l’association qui s’occupe de la distribution de nourriture.

“Ils viennent surtout du Soudan, Algérie, Tunisie, Libye aussi”, indique-t-il.

Et surtout, ils sont de plus en plus nombreux. “Il y a de plus en plus de monde. On compte environ toujours 110-120 personnes, ça fait une semaine que c’est à 180-190”, détaille-t-il.

À quelques mètres de la distribution alimentaire, sous un pont, le squat où dort Amasako et des dizaines d’autres migrants. Au-dessus de lui, l’autoroute entre l’Italie et la France.

Siam Spencer avec Guillaume Descours