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Immigration: après les propos controversés de Darmanin, quel véritable bilan pour Meloni?

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La Première ministre italienne Giorgia Meloni se retrouve au cœur d’une crise diplomatique entre Rome et Paris après des propos de Gérald Darmanin, invité jeudi des Grandes Gueules sur RMC.

Un attaque verbale qui n'est pas passée inaperçue. Gérald Darmanin, le ministre de l’Interieur, invité des Grandes Gueules sur RMC, a reproché à la Première ministre italienne Giorgia Meloni d’etre “incapable de regler le probleme de l’immigration”, dans une diatribe visant l'extrême droite et les "amis" de Marine Le Pen. Des propos jugé "inacceptables" par Rome qui a aussitôt annulé la visite du ministre des Affaires étrangères qui devait commencer jeudi soir.

Giorgia Meloni, 46 ans, est la présidente du Conseil en Italie depuis 6 mois. A peine élue, elle avait déjà dû faire face à une crise diplomatique avec la France, déjà sur la question des migrants. Elle avait refusé l’accostage d’un navire, l'Ocean Viking, qui du coup avait débarqué ses passagers à Toulon. Ce qui avait provoqué la fureur des autorités françaises.

Depuis le flux de migrants en provenance de la Tunisie n’a cessé de grossir. Et de fait, le gouvernement de Giorgia Meloni est désarmé. C’est ce qui a fait dire jeudi à Gérald Darmanin que les "amis de Marine Le Pen", une fois au pouvoir, n'avaient pas de solutions pour régler la question de l’immigration.

Première dirigeante d'extrême droite à diriger un grand pays européen

Celle qui se décrit en disant : "Je suis femme, je suis mère, je suis italienne, et je suis chretienne", était tres attendue. Elle est la premiere personnalité d'extrême droite à diriger un grand pays européen, et elle a plutôt joué la prudence au cours des premiers mois.

Elle a conservé le budget de son prédécesseur, elle a donné des gages à l'Europe et à Bruxelles, validé la politique de soutien à l’Ukraine. Il n’y a pas eu de mesure spectaculaire ni sur l’immigration si sur la natalité, ni contre l’avortement comme certain le craignaient.

En tout cas jusqu'à la semaine dernière, lorsqu'elle a mis en œuvre une des ses promesses de campagne: la suppression du “revenu de citoyenneté”, l'équivalent de notre RSA. Elle explique qu’elle voulait faire la différence entre ceux qui sont capables de travailler et ceux qui ne le sont pas.

Mais globalement depuis six mois, Giorgia Meloni s’est surtout montrée moins idéologique et plus pragmatique qu’attendu. Héritière d’un parti mussolinien, étiquetée et revendiquée "néo-fasciste", elle s’emploie activement à se dédiaboliser. Encore un point commun qu’elle partage avec Marine Le Pen…

Nicolas Poincaré (édité par J.A.)