Injures antisémites envers Finkielkraut: le président de la Licra veut que la loi soit durcie

"Barre-toi, sale sioniste de merde", "grosse merde sioniste", "nous sommes le peuple", "la France, elle est à nous"... Plusieurs manifestants s’en sont pris violemment à Alain Finkielkraut en marge du défilé parisien des gilets jaunes samedi.
Plusieurs vidéos attestent de l’agression et le parquet de Paris a annoncé dimanche avoir ouvert une enquête sur les injures antisémites adressées samedi au philosophe et académicien, alors que l'intéressé a dit qu'il ne porterait pas plainte, se disant "ni victime ni héros".
Cette enquête préliminaire a été ouverte pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion, par parole, écrit, image ou moyen de communication électronique", a précisé le parquet.
"Une impunité qui est telle qu’il n’hésite pas à commettre un délit à visage découvert"
La Licra avait saisi la justice comme l'explique ce lundi matin son président Mario Stasi, invité de Bourdin direct sur RMC, qui regrette cette agression verbale.
"A chaque fois que nous constations qu’il y a des propos racistes antisémites ou négationnistes, nous saisissons le parquet. On a un homme qui est maintenant à visage découvert. C’est à dire que l’impunité qui résulte de l’anonymat des réseaux sociaux, d’une foule, cette impunité est telle qu’il n’hésite pas à commettre un délit à visage découvert, qui est la tenue de propos antisémites."
"Il faut changer la loi, il faut en faire des délinquants ordinaires"
Mario Stasi regrette que ce type d'injures publiques soient inscrites au volet "droit de la presse" dans la loi, et voudrait ainsi que la législation soit modifiée, comme elle l'a été pour l'apologie du terrorisme.
"S’il n'hésite pas à le faire c’est qu’il sait que la loi ne le sanctionnait que très peu. La loi de 1972 sur les délits racistes a été incluse à la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Il sera traité comme un délinquant d’exception (...) Il faut changer la loi, il faut en faire des délits autonomes, des délinquants ordinaires."