"J’ai arrêté de travailler totalement": le gouvernement lance un plan de soutien aux aidants

À l'occasion de la 14e Journée Nationale des Aidant.es ce vendredi, le gouvernement dévoile son plan de soutien pour la période 2023-2027. Plusieurs objectifs sont affichés: développer les places en maison de répit, améliorer la prévention et les conditions de vie des aidants, inciter les entreprises à prendre en compte leur statut...
En France, 11 millions de personnes accompagnent un proche en perte d’autonomie, qu'il soit en situation de handicap ou atteint d'une maladie. Une situation aux conséquences directes sur la vie professionnelle de ces parents, époux, frères ou sœurs aidants... Selon le baromètre Aider & Travailler 2023, plus d’un quart des aidants travaille à temps partiel (26%), un choix subi pour 69% d’entre eux. La ministre des Solidarités Aurore Bergé, dans un entretien accordé jeudi soir à Ouest-France, a annoncé présenter ce vendredi une charte d'engagement signée par de grandes entreprises françaises (SNCF, la Poste, L'Oréal, la BNP...) s'engageant à mieux accompagner leurs salariés aidants.
Car continuer à travailler tout en étant aidant d’un proche peut être compliqué voire parfois impossible. La fille de Sandrine a 10 ans et est atteinte du syndrome de Rett, maladie dégénérative qui entraîne un polyhandicap. Cette maman a tenté de concilier vie professionnelle et vie d'aidante pendant sept ans.
“Au début, j’ai essayé de tout faire sauf que les rendez-vous médicaux, les thérapies… Au bout d’un moment, je me suis dit que je ne pouvais plus donc je me suis mise à temps partiel mais ce n’était pas assez. Je me suis mise à mi-temps, mais ce n’était pas assez. J’ai arrêté de travailler totalement après le confinement”, indique-t-elle.
Des moyens financiers nécessaires
Car au quotidien, Sandrine et son mari doivent se relayer dès le réveil de Léina. “Je vais la masser, et puis il y a le petit-déjeuner. C'est mon mari qui le fait parce qu'elle ne peut pas manger comme tout le monde", raconte la maman. Les associations estiment que l'État doit accorder plus de moyens financiers.
“Ce que l’on réclame aujourd’hui, c’est une vraie réforme structurelle pour qu’il puisse y avoir des aides à domicile qui puissent être rémunérées comme il convient, pour qu’il n’y ait plus de pénurie d’aides à domicile et que ça ne repose plus autant sur les aidants familiaux”, résume Laurence Tiennot Herment, présidente de l’AFM téléthon.
Selon une étude publiée lundi, un salarié aidant sur trois dit avoir été contraint de démissionner pour prendre soin d'un proche dépendant.