Le Secours catholique appelle à plus de reconnaissance pour les "inactifs"

Le Secours catholique veut que l'Etat vienne en aide à ceux qu'on appelle les "inactifs": les bénévoles, les parents aux foyers, les aidants familiaux... Ils sont des millions en France (9 millions d'aidants familiaux, 13 millions de bénévoles), et même s'ils font tourner le pays, ils ne bénéficient d'aucune reconnaissance sociale parce qu'ils n'ont pas d'activité professionnelle, selon un rapport publié ce mercredi par le Secours catholique et l'association AequitaZ, qui appellent donc à reconnaître leurs contributions vitales à la société.
Ils proposent notamment de repenser la justice sociale et la protection sociale pour leur permettre d'obtenir des compensations, à l'image de celles proposées aux aidants salariés. Aujourd’hui, beaucoup ont l'impression de ne pas compter aux yeux de la société.
Quand le club de natation synchronisée de sa fille cherchait une secrétaire bénévole, il y a quelques années, Peggy a accepté, en faisant un choix fort. “J’ai réduit mon temps de travail dans ma profession et j’ai consacré une journée par semaine à l’association”, indique-t-elle. Une journée par semaine de bénévolat, mais ne lui dites pas qu'elle était "inactive".
“Je n’étais pas inactive! J’étais sur l’ordinateur pratiquement toute la journée. J’étais active, mais pas dans mon travail habituel”, assure-t-elle.
"On est en train de faire grandir la société de demain"
Sauf que ça, certains parents ne l'ont pas vraiment compris. “Dans la tête de certaines personnes, à partir du moment où on n’est pas rémunéré, ce n’est pas une activité. Alors qu’en fait, ça l’est”, appuie-t-elle.
Un sentiment d'injustice que connaît aussi Lucia. Elle n'est pas bénévole, mais mère au foyer de deux petites filles. “On est en train de faire grandir la société de demain. Ce n’est pas quelque chose que l’on fait entre 19h et 21h”, affirme-t-elle.
Pour faire changer le regard de la société sur toutes ces activités non-professionnelles, une seule solution d'après elle: une contrepartie sociale ou financière.
“Votre salaire, c’est la reconnaissance de votre travail. S’il y a une rémunération au fait d’élever la société de demain, bien sûr que c’est une reconnaissance. C’est pour ça que c’est important”, juge-t-elle.
Preuve de l'importance de ces activités, si elles étaient déléguées à des professionnels, le PIB de la France augmenterait de 30% selon ce rapport.